Directeur de campus, une mission plus qu’un métier

Il est une responsabilité essentielle dans la fonction de direction d’un campus qui est celle qui engage, avec le concours des équipes, à tout mettre en œuvre pour voir s’accomplir, dans les meilleures conditions, la promesse faite à nos parties prenantes, élèves, alumni et parents, d’abord en matière d’insertion professionnelle, puis de capacité à dérouler, dans les meilleures conditions, une carrière qui soit notamment épanouissante car riche de contenus et de sens, mais également la plus ouverte possible en termes d’évolutions, donc inscrite dans la durée.

Genon
Par Pierre-Yves Genon Publié le 10 juin 2023 à 9h54
Directeur Campus Etudes Metier
98%98% des bacheliers généraux en France poursuivent leurs études.

Il est de ce point fondamental d’être parfaitement cohérent par rapport aux attentes suscitées auprès des candidats et de leurs parents, notamment en amont dans les processus dits de « recrutements et concours ».

Pour donner lieu à cet élan qui devra accompagner nos élèves et diplômés possiblement sur plusieurs décennies, il apparaît comme nécessaire de veiller à prendre en compte chaque élève dans son individualité.

Ainsi, plus qu’un technicien ou manager qui organise le déploiement d’un portefeuille de programmes, fusse dans les meilleures conditions qualitatives possibles, la fonction de directeur de campus doit in fine contribuer à impulser, grâce et avec les équipes, une dynamique de construction dans la singularité propre de chacun des individus qui compose nos effectifs étudiants.

C’est précisément la raison pour laquelle je m’évertue à régulièrement rappeler que lorsque l’on compte, comme c’est le cas actuellement sur le campus de Lyon de L’ESSCA, un effectif étudiant de 1200 élèves, ce sont bien dans les faits 1200 individualités que l’on a face à soi.

C’est d’ailleurs bien ce qui matérialise l’étendue et la complexité mêmes de notre responsabilité, car il apparaît alors comme capital de tisser et conserver un lien avec chaque élève pour accomplir une mission qui, au final, consiste à accompagner au mieux chacun dans sa construction en tant qu’individu, donc dans la révélation et le développement de ses talents propres.

Ce qui doit également nous orienter dans l’exercice de notre mission c’est de rappeler, en élargissant le champ essentiel qu’est « l’expérience étudiante », que la mission première d’une école est bien de former des individus en leur transmettant du savoir et des compétences, notamment grâce et par des contenus académiques de qualité, mais aussi de leur révéler l’importance, pour mieux leur en donner le goût, du travail et de l'effort.

Touchant ainsi le vaste et si important champ des « soft skills », donc des comportements, ne doit-on pas, en cohérence, regretter que l’exigence en tant que valeur soit insuffisamment ou irrégulièrement mise en avant, voire apparaisse simplement comme dépassée ou désuète ?

C’est précisément la raison pour laquelle je mets un point d’honneur, pour mieux faire vivre et partager ces valeurs si essentielles que sont l’exigence, l’effort et le travail, à régulièrement les citer, mais aussi à rappeler qu’elles sont le corollaire de celles de la responsabilité et de la co-responsabilité.

Autrement dit, le sous-jacent de la conviction que j’exprime ainsi est bien d’amener les élèves à agir pour constamment se dépasser et en aucun cas se satisfaire d’un quelconque « minimum requis ».

Il s’agit bien là d’un langage de vérité dont j’entends et assume qu’il puisse aller à l’encontre de certains discours. Il est cependant parfaitement cohérent, au regard même de notre responsabilité, également en termes d’ambition pour nos institutions, au cœur donc de nos priorités, d’œuvrer pour aligner qualité des contenus académiques et esprit de rigueur.

De même que notre portefeuille de formations et spécialisations doit répondre, notamment par les contenus, à la demande en matière de recrutement des entreprises, nous devons pleinement appréhender cette ambition pour permettre la meilleure insertion professionnelle de nos élèves, ainsi que leur épanouissement dans la durée.

Et c’est bien de la réussite au sens large de leur parcours de vie professionnelle dont il s’agit.

Certes et cela est en soi à la fois heureux et salutaire, chacun de nos futurs diplômés orientera sa vie selon notamment ses propres attentes et aspirations. S’il le fait néanmoins avec empathie, responsabilité, engagement et rigueur, donc avec ambition et en quête de dépassement, alors nous aurons véritablement accompli notre mission.

Genon

directeur du campus de Lyon de l’ESSCA

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