En France, l’absentéisme dans le secteur public connaît une nouvelle hausse inquiétante. Alors que les grandes collectivités font face à une fragilisation de leurs effectifs, les chiffres récents révèlent un écart croissant avec le secteur privé.
Emploi : toujours plus d’absentéisme dans la fonction publique

Le 2 octobre 2025, les derniers résultats du baromètre WTW ont confirmé une tendance lourde : l’absentéisme continue de progresser dans la fonction publique en France. Ce phénomène, déjà marqué depuis la crise sanitaire, atteint désormais des niveaux supérieurs à ceux observés dans le privé. La hausse interroge sur les conditions de travail, la gestion des ressources humaines et l’avenir du secteur public.
L’absentéisme dans la fonction publique atteint un nouveau palier
Le taux global d’absentéisme dans la fonction publique s’est établi à 6,1 % en 2024, selon le communiqué publié par WTW France le 2 octobre 2025. Ce chiffre marque une hausse après une stabilisation en 2023, confirmant une tendance ascendante depuis plusieurs années. À titre de comparaison, le secteur privé affiche un taux de 5,1 %.
Au sein de l’emploi public, la maladie ordinaire représente le principal moteur de cette hausse. Elle atteint 4,7 % en 2024, soit +0,3 point par rapport à l’année précédente. La durée moyenne des arrêts de travail liés à ces pathologies s’élève désormais à 34 jours, bien supérieure à celle observée dans le privé.
Grandes collectivités et emploi public : une vulnérabilité accrue
La hausse de l’absentéisme ne touche pas toutes les structures avec la même intensité. Les données publiées par WTW indiquent que les grandes collectivités locales subissent une pression plus forte que les petites.
Par ailleurs, les arrêts longs pèsent de façon disproportionnée sur l’emploi public. Ils représentent plus de 80 % du volume total de jours d’absence dans certaines collectivités, ce qui fragilise la continuité des services. Cette tendance rappelle celle observée dans le privé, où 6 % des arrêts correspondent à des durées supérieures à 90 jours mais concentrent 57 % du volume global d’absences. L’effet est d’autant plus marqué dans l’administration que le remplacement des agents absents s’avère complexe et que la charge se reporte sur les équipes restantes, alimentant un cercle vicieux.
