Espérance de vie : les ouvriers meurent plus tôt que les cadres

Les inégalités de revenus font un effet boule de neige

Malgré le discours souvent optimiste des pouvoirs publics sur la réduction des inégalités, dans les faits la situation demeure préoccupante, pointe le dernier rapport de l'Observatoire des inégalités, édité tous les deux ans. Le rapport met en évidence le quotidien contrasté des ouvriers et des cadres, et expose comment ces inégalités sont renforcées et perpétuées. D'après le rapport, les cadres, une fois arrivés à la cinquantaine, gagnent en moyenne 5.000 euros net par mois, soit plus du double du salaire des ouvriers, qui touchent 2.000 euros.

Cette différence de revenu se reflète dans le niveau de vie, avec les cadres bénéficiant de logements plus spacieux, de vacances exotiques et de la commodité de services tels que le personnel de ménage, les restaurants et les hôtels. Ces privilèges permettent à cette classe sociale d'accumuler un patrimoine qui garantit une retraite confortable et la possibilité de laisser un héritage conséquent à leurs enfants, contribuant ainsi à la perpétuation des inégalités.

Les employés peu qualifiés du secteur des services, les nouveaux ouvriers ?

Les données montrent que les ouvriers et les employés occupent souvent une position dominée, subissant des conditions de travail difficiles, des revenus faibles et un accès limité aux loisirs. Le paysage des classes populaires a certes évolué, avec une diminution du nombre d'ouvriers dans l'industrie, remplacés par des employés moins qualifiés dans le secteur des services. Toujours est-il que ces derniers ont en commun avec les ouvriers des conditions de vie et de travail similaires. L'augmentation de la proportion de femmes dans la population active et la disparition rapide de grands collectifs de travail syndiqués ont également influencé ce changement.

L'Observatoire fait aussi remarquer que ces inégalités se conjuguent avec d'autres facteurs tels que l'âge, le sexe et l'origine. Par exemple, une jeune ouvrière d'origine sénégalaise est non seulement confrontée à des inégalités liées à sa classe sociale, mais également à celles liées à son âge, son sexe et ses origines. Cette intersectionnalité des inégalités est illustrée par les taux de chômage, qui varient de manière significative entre les cadres d'âge moyen nés en France et les jeunes employés immigrés.