Les salariés de la Fonderie de Bretagne peuvent pousser un grand ouf de soulagement. Le tribunal de commerce de Rennes vient de valider le projet de reprise de l’entreprise. Une bonne nouvelle aussi pour l’industrie de la défense : le site va bientôt produire des obus.
La Fonderie de Bretagne reprise, 260 emplois sauvés

La Fonderie de Bretagne ne va pas disparaître
Le tribunal de commerce de Rennes vient de rendre sa décision concernant la reprise de la Fonderie de Bretagne : elle va changer de mains. Reprise par Europlasma, l'entreprise va se métamorphoser pour produire des obus. À travers ce rachat, 266 emplois sont sauvés, une bonne nouvelle donc pour l’emploi local. Les licenciements secs ont été écartés : seuls des départs volontaires à la retraite seront organisés.
Le groupe français Europlasma, acteur spécialisé dans la dépollution et la défense, s’est imposé comme l’ultime sauveur de la Fonderie de Bretagne. En validant l’unique offre déposée, le tribunal a permis de préserver 266 salariés sur 285, un sauvetage quasiment inespéré. « À compter du 1er mai, le site breton entamera une diversification rapide, marquée par la mise en production massive de corps creux pour la fabrication d’obus de mortier », a précisé le communiqué officiel.
Pourquoi Europlasma ? Officiellement, pour sa capacité à redynamiser un site à bout de souffle. Officieusement, parce que Renault, toujours principal client (95 % du chiffre d’affaires en 2024), n’était plus en mesure de garantir un avenir pérenne à son ancienne filiale. L'État, quant à lui, a mis la main à la poche avec un prêt de 7 millions d'euros pour permettre la transformation du site.
Défense nationale et obus : l'orientation musclée de la Fonderie de Bretagne
Dès cette année, 250 000 obus sortiront des chaînes du site, avec l'objectif de doubler cette production l'année suivante. Jérôme Garnache-Creuillot, PDG d’Europlasma, n’a pas masqué ses ambitions : l’entreprise doit devenir un acteur majeur de la défense. Mais derrière ce discours prometteur, des doutes demeurent. Selon L'Humanité, le modèle économique reste « trouble ».
De plus, sur d’autres sites repris par Europlasma, comme Tarbes ou Valdunes, les promesses d’investissements massifs se sont souvent dissipées dans l’atmosphère moite des bilans financiers. Pour l’instant, l’engagement est clair : 15 millions d’euros investis sur trois ans, avec une modernisation accélérée de l'outil industriel.
