Pourquoi les hybrides rechargeables pourraient bientôt disparaître

Une nouvelle réglementation européenne suscite de vifs débats dans le secteur automobile. Quels changements se cachent derrière cette norme, et pourquoi pourrait-elle sceller les ventes de véhicules hybrides rechargeables ?

Par Alix de Bonnières Publié le 1 février 2025 à 18h00
véhicules hybrides normeToyota,hybrid,badge,emblem,on
Une nouvelle norme pourrait bien faire disparaître les véhicules hybrides. - © Economie Matin

Depuis janvier 2025, une norme européenne bouleverse l'industrie des véhicules hybrides rechargeables. En visant à revoir les procédures d'homologation, cette réglementation met en lumière des pratiques discutables concernant les performances réelles des hybrides. 

La nouvelle norme européenne : une refonte des tests d'homologation

Cette norme, adoptée en 2024 et entrée en vigueur en janvier 2025, modifie en profondeur les critères d'évaluation des performances des véhicules hybrides rechargeables. Elle impose des tests en conditions réelles, beaucoup plus exigeantes que ceux en laboratoire, et met un terme aux données embellies concernant l'autonomie électrique ou la consommation de carburant.

Avant la réforme : une marge d'interprétation problématique

Les tests standardisés, comme le cycle WLTP (Worldwide Harmonized Light Vehicles Test Procedure), présentaient des limites importantes. En laboratoire, les hybrides rechargeables affichaient des consommations théoriques autour de 2 l/100 km. Cependant, ces chiffres ignorent les variations réelles d'utilisation : trajets courts non électrifiés ou recours excessif au moteur thermique. En pratique, la consommation réelle pouvait dépasser les 6 l/100 km, selon des études indépendantes.

Ce que change la nouvelle norme

Désormais, les constructeurs doivent prouver l'efficacité énergétique de leurs hybrides sur des cycles combinant différents types de trajets : urbains, autoroutiers et périurbains. Ces données, mesurées dans des conditions réelles, sont transmises aux organismes de certification de niveaux pour valider l'homologation.

Pourquoi cette réglementation était nécessaire ?

Les hybrides rechargeables avaient été présentés comme un compromis idéal pour la transition énergétique. Pourtant, plusieurs facteurs ont remis en question leur pertinence écologique.

  1. Des émissions bien au-delà des seuils annoncés
    Selon les rapports de 2022, les hybrides rechargeables émettaient en moyenne 100 g de CO₂/km, bien au-delà des 50 g annoncés. Cela provient en grande partie d'une utilisation majoritaire du moteur thermique, notamment en l'absence de recharge fréquente.
  2. Les subventions publiques mal ciblées
    L'Europe, via des programmes d'incitation, avaient accordé d'importants avantages fiscaux aux hybrides. Toutefois, ces modèles se révèlent parfois moins écologiques que prévu, détournant des milliards d'euros de subventions.
  3. Des attentes sociétales et environnementales croissantes
    Les consommateurs, de plus en plus informés, réclament des solutions véritablement durables. Les scandales liés aux performances réelles des hybrides ont terni leur image, forçant les institutions à agir pour restaurer la confiance.

Un impact majeur sur les constructeurs et le marché automobile

Les nouvelles normes redistribuent les cartes dans l'industrie automobile.

Coûts de production en hausse

Pour répondre aux exigences européennes, les constructeurs doivent intégrer des batteries plus performantes et reconfigurer leurs moteurs thermiques. Cela engendre une augmentation des coûts de production pouvant se répercuter sur les prix de vente.

Évolution des prix estimés des hybrides rechargeables
Avant 2025 : 30 000 à 45 000 euros
Après 2025 : 35 000 à 50 000 euros

Basculement vers les véhicules 100 % électriques

La pression réglementaire pousse de nombreux constructeurs à accélérer le développement de modèles électriques. Renault et Volkswagen, par exemple, annoncent des gammes exclusivement électriques d'ici 2030.

Conséquences sur les ventes

La fin des hybrides rechargeables est anticipée à moyen terme. Selon des experts, leurs parts de marché, qui représentaient 10 % des ventes en 2024, pourraient chuter à moins de 3 % dès 2027.

Une réaction ? Laissez un commentaire

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.

6 commentaires on «Pourquoi les hybrides rechargeables pourraient bientôt disparaître»

  • Vive les PHEV

    Mon SUZUKI ACROSS (équivalent du TOYOTA RAV4 PHEV) acheté neuf il y a 4 ans et qui a aujourd’hui 70 000km a consommé en moyenne 3,7l/100. Il s’agit de la consommation réelle. Vraiment pas de Quoi bannir les hybrides rechargeables!!! Il faut juste se donner la peine de recharger en électrique à la maison chaque fois que possible.

    Répondre
  • john33

    J’ai un BMW tourer PHEV 225e et je peux confirmer une consommation essence de 2,5 l/100kms avec une utilisa tion en tout électrique de 60% du temps
    Je recharge à domicile chaque fois que nécessaire
    C’est pour moi un véhicule idéal avec 100% de conduite en électrique en ville et en essence pour les autoroutes

    Répondre
  • Latruwe

    J’ai une 408 hybrid rechargeable et c’est un plaisir de conduire en ville en tout électrique et en hybrid sur autoroute. C’est le meilleur des 2 mondes encore faut il savoir s’en servir comme il faut en adoptant les bons réflexes. Déçu si l’hybrid rechargeable venait à disparaitre.

    Répondre
  • Nascimento

    Bonjour
    Je possède un Mitsubishi houtlander
    Gros 4×4 hybride rechargeable et je peux affirmer que l’impact environnemental et financier est important
    En effet je fais en moyenne 40km par jour et je ne fais qu’un plein tous les 3 à 4 mois en le rechargent tous les soirs mais je ne veux pas d’une voiture électrique car je part au Portugal en été (4l2 de moyenne l’été dernier avec une remorque) et je ne suis pas prêt à payer le prix exorbitant qui est pratiquer sur les bornes de recharge !

    Répondre
  • Tomdbr

    Encore un changement de cap des autorités ! Uniquement du court terme… Vraiment intenable pour les constructeurs automobiles et les fournisseurs qui sont déjà en Pleine crise. C’est comme si, malgré une communication qui dit l’inverse, ils voulaient toujours plus de marques chinoises sur le marché Européen. C’est soit de l’incompétence extrême ou soit une volonté délibérée de tout casser dans ce secteur industriel. Cela va continuer à faire flamber les prix d’achat et rendre inaccessible l’achat à de plus en plus de citoyens ! Honte à ces politiques !
    Il serait temps et bon de voir s’il n’y a pas de la corruption derrière toutes ces inepties!

    Répondre
  • Bmw 225e

    Le cycle wltp actuel n’est pas aussi incohérent qu’on le prétend. La moyenne des déplacements quotidiens avoisine les 40km A/R sauf erreur de ma part.
    Avec mon véhicule, je roule en elec en semaine voire les week-end et en thermique pour les vacances. Bilan, mon appli indique pour 2024, 78% en electrique et au final 1,6l/100 km. Les hybrides rechargeables répondent aux besoins de certains mais de tous, c’est sûr.

    Répondre
Laisser un commentaire

* Champs requis