Certains lieux de transit ont décidément une conception bien particulière de l’hospitalité. Quand une simple banane devient un luxe et que le prix d’un sandwich frôle les sommets, une question s’impose : jusqu’où peut aller la démesure des prix dans les aéroports internationaux ?
Istanbul : l’aéroport où manger coûte plus cher que voler

Depuis le 16 avril 2025, l’aéroport d’Istanbul fait l’objet d’un tollé international après la publication d’une série de reportages dénonçant les prix vertigineux de ses produits alimentaires. Désigné par plusieurs médias européens comme « l’aéroport le plus cher du monde », le hub turc attire désormais l’attention non pour son architecture grandiose, mais pour ses tarifs sidérants.
Un aéroport, des prix délirants : Istanbul à la première place mondiale
Le mot-clé aéroport s'impose dès l'analyse des premières données. À Istanbul, le prix d’une simple bière de 50 cl, marque Efes, atteint 17,50 euros, soit une inflation de 1 067 % par rapport au prix moyen constaté dans la ville, selon le journaliste Leonard Berberi du Corriere della Sera. Pour les passagers, l’effet est immédiat : confusion, colère, et souvent résignation.
Le New York Post souligne que « cette bière coûte 19,95 dollars, une banane presque 7 dollars, et un croissant peut s'élever à 20 dollars ». Ces prix ahurissants ne s’arrêtent pas aux produits de snacking. Une portion de lasagnes de 90 grammes, décrite par Leonard Berberi comme « un morceau de brique avec un soupçon de fromage râpé et une pseudo-feuille de basilic », est vendue 24,50 euros.
Les chaînes internationales n’échappent pas au coût exorbitant de l’aéroport
Même les enseignes de restauration rapide réputées abordables sont emportées par cette inflation généralisée. Un Big Mac y est vendu jusqu’à 24 dollars (environ 22,50 euros), et un Double Quarter Pounder chez McDonald’s monte à 29 dollars (environ 27 euros). Burger King n’est pas en reste : son Whopper culmine à 22 euros, une somme propre à faire vaciller les plus fidèles adeptes de la marque.
Ces prix, jugés excessifs, trouvent peu de justification pour les voyageurs, comme en témoigne une publication sur Reddit relayée par le New York Post : « Les prix sont plus qu’exagérés, avec tout le respect dû à Istanbul, ils sont ridicules. Ils sont de deux à quatre fois plus élevés qu’à l’aéroport de Francfort. » À Popeyes, quatre ailes de poulet, une portion de frites et un Coca-Cola coûtent 17,50 euros. À titre de comparaison, un repas similaire est généralement facturé moins de 8 euros en ville. Il ne s’agit donc pas d’un simple écart dû aux concessions aéroportuaires, mais d’une politique tarifaire systématiquement excessive.
Pourquoi un tel coût ? Parce que les voyageurs sont piégés
L’infrastructure moderne de l’aéroport d’Istanbul, qui accueille en moyenne 220 000 passagers par jour, n’explique pas à elle seule cette inflation. Si les aéroports sont traditionnellement des zones à tarification libre, Istanbul semble pousser cette logique à l’extrême. Les responsables n’ont pour l’instant fourni aucun communiqué détaillant la politique de prix ou répondant aux critiques croissantes. Toutefois, selon les témoignages de voyageurs et les analyses relayées par The Mirror et WION News, il s’agit d’un modèle économique basé sur la captivité : les passagers, contraints d’attendre des heures sans possibilité de quitter la zone, n’ont d’autre choix que de consommer sur place.
À cela s’ajoutent des pratiques controversées : paiements uniquement par carte dans certaines zones, absence d’affichage clair des prix, et même des suggestions de pourboire automatiques, comme l’a dénoncé un usager sur The Mirror : « Le serveur m’a demandé un pourboire après m’avoir fait payer 26,95 livres pour trois cafés et un Twix. »
Aéroport d’Istanbul : quand le voyage se paie avant même le décollage
Le prix n’est pas qu’une abstraction économique dans cet aéroport. Il devient une réalité tangible pour les familles, les voyageurs, les touristes. Une internaute, Debbie Moon, a publié son témoignage choqué : « 1 café glacé Starbucks, 1 sachet de chips et un petit sandwich = 28,50 euros. Attention, si vous avez des enfants, cela peut coûter plus de 100 euros pour les nourrir ici. » Un autre visiteur confiait avoir dépensé 140 euros pour nourrir cinq personnes chez McDonald's. Des montants qui rappellent plus les additions d’un restaurant gastronomique que d’un espace de restauration rapide.
Alors que d’autres plateformes aériennes, comme celles de Francfort ou de LaGuardia, parviennent à maintenir des prix décents, Istanbul semble avoir pris un virage radical — au détriment de l’expérience voyageur… et de son portefeuille. La leçon est claire : si vous le pouvez, évitez l’aéroport d’Istanbul pour vos escales. Ou, tout du moins, limitez les achats.
