L’ancien Premier ministre Jean Castex s’apprête à prendre la direction du groupe ferroviaire public SNCF. Après des auditions devant les commissions parlementaires, ses pairs députés et sénateurs ont donné leur accord. Ce nouvel épisode ouvre un virage stratégique pour l’entreprise publique et le secteur ferroviaire français.
L’ancien Premier ministre Jean Castex prend la tête de la SNCF

Une audition parlementaire qui scelle la nomination
Lors des semaines écoulées, Jean Castex a été entendu devant les commissions du développement durable de l’Assemblée nationale et du Sénat, processus exigé par l’article 13 de la Constitution pour les hauts dirigeants de sociétés publiques. Ces auditions ont permis aux parlementaires de poser la candidature du futur PDG de la SNCF au crible.
Le vote qui s’en est suivi s’est conclu par un aval clair, ouvrant la voie à la formalisation du décret de nomination. Cette validation par le Parlement ne doit pas être vue comme un simple formalisme : elle marque la confiance accordée à Jean Castex pour piloter la SNCF à un moment charnière. Elle donne aussi une légitimité accrue à ses futurs choix stratégiques : concurrence ferroviaire, rénovation du réseau, gouvernance.
Un cadre d’arrivée favorable, mais des défis à relever
Fort d’une solide expérience dans les transports — notamment à la tête de la RATP depuis 2022 — Jean Castex arrive à la SNCF dans un contexte exigeant. Plusieurs facteurs rendent cette nomination stratégique : le réseau ferroviaire, vieillissant, réclame des investissements massifs pour rester compétitif, l’ouverture progressive à la concurrence des lignes régionales et à longue distance impose à la SNCF de s’adapter profondément. Enfin, Le climat social au sein de l’entreprise et la mise en balance entre missions de service public et rentabilité.
Jean Castex devra rapidement se positionner sur ces sujets. Il aura à décliner une vision claire pour la SNCF, tout en naviguant entre contraintes budgétaires, modernisation et service aux usagers. Ses interlocuteurs attendent des réponses précises, non des vœux généraux.
Les orientations présagées : priorités et gouvernance
Dans ses déclarations, Jean Castex a esquissé plusieurs pistes pour la SNCF. Premièrement, il insiste sur la nécessité d’un effort accru d’investissement pour le réseau ferroviaire. Deuxièmement, il évoque l’équité entre les offres TGV historiques et les nouveaux entrants, ainsi que le besoin de régénérer les petites lignes encore trop fragiles.
En matière de gouvernance, sa nomination intervient après une période de nomination retardée, liée aux contraintes déontologiques imposées par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) et à la nécessaire attente de “carence” après ses fonctions publiques. Cette dimension souligne l’attention portée à la transparence et à la conformité dans les grandes entreprises publiques. Par ailleurs, les parlementaires ont clairement souhaité que la nouvelle direction de la SNCF soit conduite par un profil à la fois expérimenté et capable de défendre un modèle ferroviaire en mutation.
