Dans un contexte d’intensification de la concurrence des plateformes asiatiques, La Poste et Temu ont conclu un protocole d’accord destiné à consolider leur collaboration logistique. Grâce à ce nouvel engagement, les vendeurs français présents sur Temu bénéficieront d’un accès facilité aux services postaux, tandis que La Poste renforce sa position sur le marché du colis. Ce rapprochement pourrait modifier en profondeur la chaîne d’acheminement.
Avec Temu, La Poste renforce son partenariat pour la livraison de colis

Une association stratégique pour les services logistiques
L’accord signé entre La Poste et Temu ne fixe pas de terme automatique : c’est un cadre ouvert, dans lequel chaque partie conserve la latitude de définir ultérieurement des contrats plus précis. Dans ce cadre, Temu pourra recourir aux offres de La Poste — livraison, entreposage, préparation de commandes, etc. — comme tout client classique.
Un volet emblématique du partenariat est le lancement d’un service domestique baptisé "Local-to-Local". Il prévoit une offre complète d’expédition pour les vendeurs français : collecte, livraison à domicile, en point relais ou consigne, ainsi que prise en charge des retours simplifiée. Des options premium (livraison le lendemain ou le jour même en zone parisienne) sont envisagées.
Ce service vise à couvrir le territoire français de manière fluide. L’objectif : rendre la distribution de produits sur Temu plus fiable et compétitive pour les vendeurs locaux.
Enjeux et impacts du rapprochement
Par ce partenariat, La Poste et Temu entendent faciliter l’expansion des vendeurs français au-delà des frontières. Le protocole prévoit la mise à disposition de solutions logistiques internationales, exploitant le réseau post-postal de Colissimo pour desservir d’autres marchés.En combinant l’infrastructure physique française avec l’influence numérique de Temu, ce modèle pourrait créer de nouveaux relais de croissance pour les petites et moyennes entreprises.
Ce rapprochement intervient dans un climat social et règlementaire tendu. Les plateformes asiatiques comme Temu et Shein sont accusées d’inonder le marché français de produits à bas coût, souvent non conformes, et de pratiquer une concurrence jugée déloyale. Ces inquiétudes se traduisent par des enquêtes européennes.
Par ailleurs, la part de Temu dans les volumes traités par La Poste est déjà significative : les colis Temu représenteraient 22% des flux gérés par La Poste, dépassant légèrement Amazon à 21%. Face à cette évolution, l’État envisage d’instaurer une taxe sur les petits colis venant de pays hors Union européenne, une mesure visant notamment les plateformes chinoises.
