C’est un séisme pour le foot français qui se prépare. Fini la LFP. Place à une “Premier League à la française”, promise par Philippe Diallo. Le président de la FFF veut tout bouleverser. Et il l’a dit clairement : plus de présidence élue, plus d’intermédiaires, une nouvelle ère commence.
Foot français : fin de la LFP, gouvernance repensée… la FFF frappe fort !

La Ligue de football professionnel ? Bientôt plus qu'un souvenir ! Ce lundi 12 mai 2025, Philippe Diallo a lancé une offensive sans précédent pour reprendre la main sur un système en perdition. Une nouvelle gouvernance, un pouvoir renforcé pour la FFF, et un modèle calqué sur l’Angleterre. Le foot français s’apprête à vivre son plus grand basculement depuis sa professionnalisation.
Une LFP effacée du paysage : fin de partie pour Labrune
La sentence est tombée. Sans détour, Philippe Diallo a confirmé la disparition pure et simple de la Ligue de football professionnel (LFP). Une structure “devenue une coquille vide”, selon ses propres mots, amputée de ses ressources, réduite à survivre grâce aux 8 ou 9 millions d’euros issus des paris sportifs. Le constat est brutal. Et le plan est clair : remplacer l’association loi 1901 par une société commerciale de clubs, directement rattachée à la FFF.
Cette future entité, dirigée par un CEO choisi par les clubs, aura pour mission l’organisation du championnat, mais aussi sa valorisation économique. En clair : plus de président élu, plus de gestion politique. Ce sera une structure professionnelle, rationalisée, pilotée par des mandataires révocables « ad nutum », comme dans n’importe quelle entreprise.
Vincent Labrune ? Il est sur la touche. Lui-même l’a admis à demi-mot : il ne s’opposera pas à cette réforme, même si cela signifie son départ avant la fin de son mandat en 2028. Une page se tourne. Définitivement.
Le président en titre de la LFP, n’a pas tardé à réagir. Contacté via son attaché de presse, il s’est dit pleinement favorable à l’évolution proposée par Philippe Diallo : « Je suis très favorable à une évolution vers un modèle proche de celui de la Premier League, qui a largement démontré son efficacité. Le football professionnel français a tout à gagner à s’en inspirer. C’est une orientation que je défends de longue date, et je me réjouis qu’elle soit désormais au cœur des discussions. Ce modèle doit reposer sur une société commerciale où les clubs sont actionnaires aux côtés de la Fédération, afin de renforcer la gouvernance et accroître l’attractivité de nos compétitions. »
Pas question pour Diallo de faire un copier-coller aveugle. Il le martèle : “Ce n’est pas la Premier League, c’est une Premier League à la française.” La future société commerciale des clubs conservera les spécificités culturelles et sportives françaises. Mais l’ossature sera similaire à celle du modèle anglais : les clubs comme actionnaires, un directoire professionnel, un conseil de surveillance, et surtout, la FFF comme garante de l’intérêt général, avec un droit de veto sur les questions structurantes : format des compétitions, nombre de clubs, montées et descentes...
La Fédération récupérera aussi des compétences stratégiques, comme la DNCG ou la commission de discipline, aujourd’hui chapeautées par la LFP. L’objectif ? Reprendre le contrôle, réduire les coûts de fonctionnement, et surtout assainir les finances.
Des règles plus strictes pour éviter la banqueroute
C’est l’autre grand chantier. Diallo ne veut plus voir les clubs flirter avec le dépôt de bilan, comme c’est le cas actuellement pour une dizaine d’équipes de L1 et L2, selon des chiffres avancés dans les coulisses. Il propose :
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un plafond salarial abaissé (inférieur à 70 % du chiffre d’affaires),
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une limitation du nombre de contrats dans les effectifs,
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une surveillance accrue de la multipropriété,
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et une nouvelle clé de répartition des droits TV, plus favorable aux clubs modestes.
La crise des droits télé, avec un championnat valorisé à peine 300 millions d’euros, est au cœur des préoccupations. Une chaîne dédiée, possiblement créée avec un partenaire est à l’étude. À sa tête, peut-être Nicolas de Tavernost, ancien patron de M6 et des Girondins, désormais en mission pour LFP Media.
Le plan est bien huilé. Tout repose sur la proposition de loi des sénateurs Lafon et Savin, qui sera examinée au Sénat le 10 juin 2025. Si le texte passe, il sera soumis à l’Assemblée à l’automne, pour une mise en application dès la saison 2026-2027.
La FFF prépare son offensive législative, soutenue par la ministre des Sports Marie Barsacq. Elle espère convaincre le Parlement que cette réforme n’est pas un caprice, mais une nécessité vitale pour sauver le foot pro français, aujourd’hui en crise de financement, d’identité, et de crédibilité.
Diallo l’assume : « Ce n’est pas de la cosmétique, mais un projet novateur ». Une rupture. Une révolution. Et peut-être la dernière chance avant l’effondrement.