Meta a annoncé, le 14 juillet, une nouvelle salve de mesures visant à réduire la circulation de contenus « non originaux » sur sa plateforme phare, Facebook. Cette décision stratégique, qui fait suite à une politique similaire dévoilée quelques jours plus tôt par YouTube, vise à assainir un écosystème numérique saturé de copies, de recyclages automatisés et d’usurpations d’identité.
Meta renforce ses règles contre les contenus copiés sur Facebook
By
Published on 22 juillet 2025 16h00
Meta contre-attaque : 10 millions de faux comptes supprimés
En première ligne de ce changement de cap : la lutte contre les « copycats », ces comptes qui pillent sans vergogne les créations d’autrui. D’après un communiqué publié sur le blog officiel de Meta for Creators, « dans la première moitié de 2025, nous avons supprimé environ 10 millions de profils usurpant l'identité de grands producteurs de contenu ».
Mais ce n’est pas tout. L’entreprise affirme avoir également pris des mesures contre 500 000 comptes impliqués dans des comportements qualifiés de « spammy » : commentaires déclassés, visibilité réduite, monétisation suspendue. Le but est clair : couper court à la viralité artificielle et recentrer la plateforme sur des contributions authentiques.
Quand Facebook s’aligne sur YouTube… mais trace sa voie
Cette annonce intervient seulement quelques jours après que YouTube a clarifié sa propre politique en matière de vidéos massivement produites, souvent à l’aide d’intelligences artificielles. Le géant de la vidéo entend désormais sanctionner les productions répétitives générées par IA, une décision saluée dans un contexte d’inquiétudes croissantes sur la montée de ce que certains surnomment « l’IA slop », un flot de contenus à faible valeur ajoutée. Meta adopte une posture parallèle mais nuancée.
L’entreprise affirme qu’elle ne punira pas les créateurs qui interagissent de façon créative avec les contenus d’autrui, réaction vidéo, remix, participation à une tendance, tant que ces interventions apportent une réelle valeur ajoutée. Ce qui est visé, ce sont les copies brutes, les reposts mécaniques, les comptes usurpateurs. Comme l’explique Meta for Creators : « Les comptes qui réutilisent de manière abusive les vidéos, photos ou publications d'autres personnes perdront l'accès aux programmes de monétisation de Facebook pour une période déterminée et verront la distribution de leurs publications réduite ».
Une stratégie de visibilité repensée
Pour renforcer l’impact de cette politique, Facebook teste actuellement un système d’attribution automatique. Lorsque des doublons sont détectés, la plateforme pourrait intégrer un lien redirigeant les internautes vers la publication originale. Une façon subtile de récompenser le véritable auteur, tout en limitant les effets pervers de la duplication.
Meta recommande également aux créateurs de produire des vidéos originales, d’éviter les montages sans narration ou les simples superpositions d’images avec voix synthétiques, et de bannir les filigranes provenant d’autres applications. Une attention particulière est aussi portée à la qualité des légendes : les textes mal édités, générés automatiquement, pourraient nuire à la portée du contenu.
Des tensions persistantes avec les créateurs
Cependant, cette offensive contre la duplication ne s’inscrit pas dans un climat serein. De nombreux utilisateurs dénoncent depuis plusieurs mois des sanctions automatisées injustes, voire arbitraires. Une pétition réunissant près de 30 000 signatures réclame ainsi la fin des suspensions de compte sans vérification humaine, accusant Meta d’abandonner les créateurs à des algorithmes sans appel.
Le flou demeure quant à la réponse de Meta face à ces critiques. Aucun responsable du groupe n’a pour l’instant commenté publiquement la pétition, malgré une couverture médiatique grandissante.