Michelin s’engage à verser des salaires « décents »

Le groupe Michelin, réputé pour son approche paternaliste envers ses salariés, annonce mettre en place un salaire « décent » pour l’ensemble de ses collaborateurs à travers le monde.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 18 avril 2024 à 8h16
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2.120 eurosSur le site de Clermont-Ferrand, la rémunération des salariés de Michelin sera de 2.120 euros minimum.

Michelin a mandaté une ONG pour calculer, pays par pays, le salaire « décent »

Le groupe Michelin, basé à Clermont-Ferrand, annonce la mise en place d'un « salaire décent » pour tous ses salariés, en France et à l’étranger. Cette initiative, qui se veut une modernisation des idéaux des fondateurs du groupe, André et Édouard Michelin, intervient dans un contexte où le SMIC ne répond plus aux besoins fondamentaux des familles. Michelin a donc décidé de créer une sorte de salaire minimum interne. Il sera de 39.638 euros à Paris, et supérieur de 20% au SMIC à Clermont-Ferrand.

Cette initiative de Michelin ne se limite pas à l’amélioration de la rémunération mais englobe également des avantages sociaux étendus. « Nous nous sommes posé la question : sommes-nous sûrs, dans les 175 pays où nous opérons, de rémunérer correctement nos 130 000 collaborateurs ? Nous nous sommes affranchis des paramètres de minimum légal pays par pays et fait accompagner par une ONG, Fair Wage Network. Nous sommes arrivés à la conclusion qu’un salaire décent devait permettre à une famille de quatre personnes, deux adultes et deux enfants, de se nourrir, mais aussi de se loger, de se soigner, d’assurer les études des enfants, de se constituer une épargne de précaution, d’envisager des loisirs et des vacances », a expliqué Florent Menegaux, le PDG de Michelin, dans un entretien au Parisien.

Au-delà d’un salaire décent, un pas vers la protection sociale universelle

Ces mesures visent à garantir que les employés puissent non seulement survivre, mais aussi prospérer au sein de leur environnement, renforçant ainsi leur attachement et leur engagement envers l'entreprise. « Quand vous êtes dans la survie, vous ne vous préoccupez ni d’autrui ni des questions environnementales, vous êtes réduit à l’instinct animal. » De plus, « les salariés, lorsqu’ils sortent du mode survie, s’engagent plus fort, améliorent leur performance, contribuent davantage au bien commun, au bout du bout, fabriquent du résultat », a expliqué Florent Menegaux.

Michelin déploie par ailleurs une protection sociale universelle, un programme qu'il a initié pendant l'épidémie de Covid-19. Le programme « Michelin One Care » offre ainsi une couverture complète allant de l'accès aux soins médicaux jusqu'à un soutien financier en cas de décès, assurant ainsi la sécurité des familles des salariés. Ce système de protection, qui inclut également une pension éducative pour les enfants jusqu'à la fin de leurs études supérieures, s'appuie sur les valeurs fondamentales de l'entreprise et vise à réduire le taux de turnover qui a atteint des pics inquiétants ces dernières années.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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