Les sept piliers de l’or (2/2)

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Par Byron King Publié le 18 mai 2018 à 5h00
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15,1 %Les Etats-Unis ne représentent plus que 15,1 % de la production mondiale.

Dans la première partie, nous avons vu quatre des sept raisons que j’appelle les « sept piliers de l’or » qui devraient vous pousser à avoir de l’or. Aujourd’hui, nous voyons les trois restantes.

Comme nous l’avons vu dans la première partie, la hausse des prix du pétrole, la hausse des taux d’intérêt longs, le pétro-yuan, les guerres monétaires sont déjà quatre raisons puissantes de posséder de l’or. Il y en a trois autres.

Pilier numéro 5 : droits de douane, sanctions et guerres commerciales potentielles

Dans le commerce mondial, tout est lié. Si les Etats-Unis relèvent les taxes douanières sur l’acier chinois, la Chine taxera le soja américain. Si les Etats-Unis interdisent les exportations de puces high tech vers la Chine, la Chine pourrait interdire les exportations de poudres magnétiques de terres rares vers les Etats-Unis. L’époque de la suprématie du dollar arrive rapidement à sa fin. Nous ne vivons plus dans un monde unipolaire, celui qui a prévalu après la guerre froide et sur lequel les Etats-Unis ont régné sans partage.

Dans une large mesure, les Etats-Unis doivent leur domination économique et politique actuelle à une corrélation exceptionnelle, pratiquement fortuite, de facteurs datant de la fin de la Seconde guerre mondiale en 1945. C’est une longue histoire mais pour résumer, la guerre la plus destructrice de l’humanité a créé la machine économique la plus puissante que le monde ait jamais connu. Après la guerre, les Etats-Unis ont été comme le phénix proverbial, qui renaît de ses cendres.

C’est un processus historique massif et complexe. Mais le monde d’après-guerre – assurément ce monde pour les Etats-Unis – touche à sa fin après une longue période de 73 ans. D’autres pays, et même des régions entières du reste du monde, se lèvent ; de nouveaux phénix renaissent de leurs cendres. L’analyste Christopher Preble a récemment écrit dans le New York Times :

« La part de l’Amérique dans la richesse mondiale s’amenuise. Selon certaines estimations, les Etats-Unis représentaient environ 50% de la production mondiale à la fin de la Seconde guerre mondiale… Aujourd’hui, elle n’est plus que de 15,1%. »

Aujourd’hui, le président Trump fait appel aux barrières douanières, aux taxes, aux sanctions et change les politiques pour essayer de réorganiser la dynamique du commerce mondial. Mais ce dernier a évolué au cours des quatre dernières générations. Trump peut réussir – ou pas – dans sa quête de modifier les éléments de l’économie américaine pour « rendre sa grandeur à l’Amérique. » Mais si les Etats-Unis entrent dans une guerre commerciale, mieux vaut avoir de l’or dans son coffre.

Pilier numéro 6 : la guerre

Nous vivons dans une époque géopolitique risquée, au bord d’une véritable guerre. Les guerres coûtent beaucoup d’argent comme l’a fait remarquer le stratège chinois du Vème siècle Sun Tzu : « Si la guerre se prolonge, les ressources de l’Etat ne suffiront pas. »

Aujourd’hui on entend partout des bruits de bottes, des Etats Baltes à la Mer Noire, du Golfe Persique à la Mer de Chine méridionale, en Corée et ailleurs. Plus particulièrement, on pense à l’OTAN, qui s’est développée contre la Russie, ce qui a mis en colère cette dernière. Ou encore, on peut penser à l’Ukraine, où des combats récents ont tué des dizaines de milliers de soldats et de civils. Ai-je besoin de mentionner le Proche-Orient, de la Libye à la Syrie en passant par l’Afghanistan ?

Vous êtes peut-être tombé sur des articles traitant de la « nouvelle guerre froide » entre la Russie et l’Occident. Cette guerre n’est plus une chose abstraite. On peut d’ores et déjà affirmer que les forces américaines « combattent » contre les Russes, pour ainsi dire, via une véritable guerre électronique dans le ciel de la Syrie. Pendant ce temps, de l’autre côté de la planète, selon l’amiral Philip Davidson – probablement le prochain chef de l’U.S. Pacific Command – la Chine a déjà pris le contrôle de la mer de Chine méridionale.

Nous vivons dans un monde au bord du gouffre, sur le point d’entrer véritablement en guerre, pas seulement en « guerre monétaire. » Or le prix de l’or a tendance à grimper sur les rumeurs de guerre, d’autant plus lorsque des coups de feu commencent à être tirés. D’une manière ou d’une autre – que ce soit au bord de la guerre, en guerre, si une guerre est gagnée ou surtout lorsqu’un camp « perd » une guerre – tout cela n’est pas bon pour le dollar. Si la guerre éclate ou en cas de rumeur de guerre, nous verrons la valeur du dollar décliner et le prix de l’or augmenter.

Pilier numéro 7 : le pic de l’or

Dans un monde où la demande d’or va sans doute augmenter pour plusieurs raisons, il y aura moins d’or disponible à l’achat. Les découvertes de nouveaux gisements d’or sont rares. Sans compter que moins d’entreprises y consacrent des fonds. J’ai déjà abordé le sujet du manque d’investissements et des sommes importantes engagées par les grandes entreprises pour ne serait-ce que maintenir leur production. Même les plus gros producteurs d’or prévoient sérieusement de diminuer leur production pour se concentrer sur la rentabilité. Nous nous trouvons donc au pic de la production aurifère pendant un certain temps encore, à moins que ne survienne une révolution technique – qui pourrait bien avoir lieu… mais nous n’en sommes pas encore là.

Lorsque j’observe la situation actuelle de l’or, je vois les résultats du manque d’exploration et de développement et par conséquent, la rareté des mines mises en service. On peut donc affirmer sans risque de se tromper que la production aurifère mondiale a atteint un plateau aujourd’hui – et qu’elle va sans doute décliner dans les années à venir. Cela se traduira par une hausse du prix de l’or et des entreprises qui l’exploitent. Voilà, je viens de vous décrire les sept raisons pour lesquelles le prix de l’or va sans doute augmenter, ce qui bénéficiera aux détenteurs d’or et aux grands producteurs aurifères.

L’or est sur le point de décoller, il attend son heure. Son prix a été retenu pendant un certain temps, via toutes sortes de manipulations. Mais ce barrage est sur le point de céder. La dette, les mauvais choix politiques, les risques de guerre, le manque d’investissement et de nouvelle production… tout cela représente une configuration exceptionnelle, qui doit vous inciter à vous précipiter vers le métal précieux et vers les entreprises qui le trouvent et l’extraient.

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Byron King est diplômé de l’Université de Harvard et exerce actuellement la profession d’avocat à Pittsburgh, en Pennsylvanie.

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