La marque de la bête

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Par Charles Sannat Publié le 23 janvier 2020 à 11h27
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@shutter - © Economie Matin
31%En 2018, le chiffre d'affaires d'Amazon a grimpé de 31%

Lorsque vous entendez que le nouveau projet d’Amazon veut transformer vos mains en cartes de crédit, vous ne pouvez pas vous empêcher de penser à ces lignes de la Bible parmi les plus célèbres.

« Il lui fut donné d’animer l’image de la bête, de sorte qu’elle ait même la parole et fasse mettre à mort quiconque n’adorerait pas l’image de la bête. À tous, petits et grands, riches et pauvres, hommes libres et esclaves, elle impose une marque sur la main droite ou sur le front. Et nul ne pourra acheter ou vendre, s’il ne porte la marque, le nom de la bête ou le chiffre de son nom. C’est le moment d’avoir du discernement : celui qui a de l’intelligence, qu’il interprète le chiffre de la bête, car c’est un chiffre d’homme : et son chiffre est six cent soixante-six. »

« Et s’il était bientôt possible de payer ses achats avec ses mains ? C’est le nouveau projet du géant américain Amazon, qui est en train de mettre au point de nouveaux terminaux de paiement, d’après le Wall Street Journal, dont l’article a été relayé par L’Opinion. Amazon prévoit d’installer de nouveau terminaux de paiement, installés dans des magasins physiques comme des cafés ou des chaînes de fast food, qui permettraient aux acheteurs de régler un achat avec seulement la paume de leurs mains. Ces terminaux relieraient les informations de la carte de crédit des acheteurs à leurs mains ».

L’avilissement de l’homme par le mercantilisme.

Ce « progrès » dans les paiements n’en est évidemment pas un. C’est même l’inverse. La possession n’élève pas l’homme. Elle l’abime. Comme la consommation de masse et la production de masse abiment la planète et l’environnement. L’homme est bien plus que cela.

Que va faire Amazon ?

Mettre des puces dans les paumes de la main de chaque consommateur, ou plus simplement réussir à travailler les empreintes des paumes de chaque main de chaque être humain, enregistrée dans une grande base de données ?

Plus aucun achat ne pourra plus résister alors à votre pouvoir, à celui de vos mains.

Ouvrez vos mains, et tout sera à vous. J’imagine déjà les vidéos promotionnelles de ce service extraordinaire vous permettant une nouvelle « expérience client de l’achat »… une expérience presque sensuelle de l’achat.

Philosophiquement, transformer son corps en moyens de paiement, là où le moyen de paiement était séparé physiquement de chaque individu aura nettement plus de conséquence psychique que ce que l’on peut imaginer. D’ailleurs, les téléphones qui payent ou les cartes bleues fonctionnent parfaitement.

Fusionner l’outil de paiement et le corps humain relève d’une autre logique et implique un objectif bien différent car en réalité cela ne correspond à aucun besoin réel ni aucune simplification particulière, et pas franchement à une réduction du risque ou une amélioration significative de la sécurisation des transactions.

Alors, « à tous, petits et grands, riches et pauvres, hommes libres et esclaves, elle impose une marque sur la main droite ou sur le front. Et nul ne pourra acheter ou vendre, s’il ne porte la marque, le nom de la bête ou le chiffre de son nom. »

Bien triste monde que celui qui se développe sous nos yeux, trop souvent impuissants.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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