Après le Brexit et Trump, de nouvelles alliances entre la France et la Chine ?

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Par Harold Parisot Publié le 20 février 2017 à 5h00
France Chine Relations Commerciales Enjeux
16,2 milliards ?La France a exporté pour 16,2 milliards d'euros vers la Chine en 2014.

Le gouvernement britannique a publié un Livre blanc sur le Brexit, annonçant officiellement l’arrivée de l’ère « post-Brexit ». Au même moment, Outre Atlantique, le nouveau locataire de la Maison Blanche, Donald Trump, suscite de nombreuses incertitudes dans le monde entier. La conjonction des 2 paramètres (Brexit + Trump) pourraient constituer de nouvelles opportunités business pour la France avec l’Empire du Milieu.

Nouvelle situation dans le monde

Lors de la visite du prince Andrew à Pékin l’an dernier, le président chinois Xi Jinping a affirmé souhaiter une ère dorée dans les relations sino-britanniques. Cependant, en juin dernier, une majorité de Britanniques s’est prononcée en faveur du Brexit lors d’un référendum. Cette nouvelle situation bouleverse les relations commerciales de la Chine qui considérait le pays de Sa Majesté comme principal partenaire dans l’Union Européenne.

En effet, les entreprises chinoises utilisaient le Royaume-Uni comme porte d'entrée vers l'Europe. Il faut reconnaitre qu’il n’existait pas dans le monde occidental de pays plus ouvert à l’investissement chinois que la Grande-Bretagne. Et cette dernière défendait le libre-échange avec la Chine à Bruxelles.

En même temps, aux Etats-Unis, Donald Trump multiplie les provocations envers la Chine depuis son élection. Il envisagerait des droits de douane élevés sur les produits chinois. Pour riposter, lors de sa première visite à Davos, le président chinois a exhorté son homologue américain à arrêter d’attaquer la Chine dans ses discours, et à stopper son attitude négative envers les produits chinois. Xi Jinping a ajouté que cette attitude constructive serait dans l’intérêt du capitalisme mondial, que les Chinois ont d’ailleurs adopté et défendu comme système de progrès depuis 30 ans.

Nouvelle perspective pour la France

La Chine n’aime pas le désordre, encore moins l’incertitude. Pékin a récemment proclamé, à plusieurs reprises, son soutien ferme du processus d'intégration de l'Europe.

Après le Brexit, l’Angleterre deviendra un pays moins attractif pour les investisseurs chinois en rompant avec le marché unique européen, et en rétablissant un statut douanier spécifique. En même temps, une rupture totale entre la Chine et les Etats-Unis semble peu probable, car les deux partenaires sont bien trop interdépendants économiquement. En revanche, une « guerre froide » commerciale ne serait pas impossible.

Au regard de tous ces aspects négatifs, la Chine cherchera des alternatives pour l’exportation et l’investissement sur le vieux continent. Surtout qu’elle a besoin de continuer d’investir à l’extérieur du pays pour compenser le ralentissement de la demande dont souffrent les produits chinois.

Alors quel pays sera la nouvelle porte d’entrée pour la Chine ?

A l’heure actuelle, parmi tous les pays européens, l’Allemagne et la France conservent de fortes relations avec la Chine. En termes de marché, Berlin a bien montré sa volonté de coopérer avec Pékin, ce même avant le Brexit. La chancelière Angela Merkel est allée en Chine pour promouvoir le savoir-faire des entreprises allemandes. Elle a même promis que « les entreprises chinoises devraient bénéficier (en Allemagne) des mêmes droits et privilèges que les entreprises locales ».

Mais la France n’a pas pour autant perdu la partie. Selon une étude de Paris-Ile de France Capitale Economique, comparant les atouts de l’Hexagone avec ses concurrents directs dans le monde post-Brexit, la capitale française arrive six fois à la première place sur les critères de choix des investisseurs pour déterminer la meilleure destination (infrastructure, taille des marchés, qualité des ressources humaines, disponibilité, coûts des bureaux, qualité de l'éducation et qualité de la recherche et de l'innovation). Certes, entre la France et la Chine, il existe de grandes différences culturelles, des oppositions, des difficultés, mais aussi des affinités, et surtout des opportunités. Pour rendre à la France sa puissance, le Gouvernement a tout intérêt à inciter les investisseurs chinois à s’installer dans l’Hexagone, au lieu d’aller chez les voisins. Les Chinois restent indéfectiblement impressionnés par la culture et le savoir-faire français. Il est temps de leur démontrer la qualité française !

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Harold Parisot est le fondateur d'Harold Parisot Conseils, une société d'intermédiation spécialisée dans l'immobilier de prestige à Paris, créée en 2010. Il est diplômé de l’ESSEC et auditeur de l’IHEDN. Travaillant en direct avec des grandes familles UHNW et des fonds souverains, Harold Parisot dispose d’un important réseau (Brésil, Chine, Moyen-Orient, Russie, USA). En parallèle, Harold donne régulièrement des conférences sur les réseaux d’influence dans les Universités et Grandes Ecoles de Commerces en France.

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