La BCE en pause

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Par Franck Dixmier Publié le 18 janvier 2021 à 13h04
Christinelagarde
3,9%La BCE prévoit une croissance de 3,9% en 2021.

La réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) du 21 janvier ne devrait pas donner lieu à de nouvelles annonces, après l’importante recalibration des instruments de politique monétaire annoncée en décembre.

Le contexte de risque reste élevé face à l’aggravation de la crise sanitaire et aux nouvelles mesures de confinement qui pourraient affecter le profil de croissance du premier et deuxième trimestres. Toutefois, les données du quatrième trimestre 2020 avaient confirmé une activité économique meilleure qu’attendue, avec un rebond de l’activité, notamment industrielle. Dès lors, comme Christine Lagarde l’a fait remarquer la semaine dernière, les prévisions économiques de la BCE de décembre, avec une croissance prévue à + 3,9% en 2021, en baisse par rapport à septembre (5%), restent valables.

La BCE devrait réitérer sa capacité à ajuster tous ses outils afin d’atteindre son objectif : assurer des conditions de financement favorables en zone euro. Mais à ce stade, rien ne justifie l’annonce de nouvelles mesures. De fait, la recalibration des instruments de politiques monétaires semble adéquate face au contexte. Le programme d’achats d’actifs PEPP (Pandemic Emergency Purchase Programme), étendu en décembre en termes de volume et de maturité (de 500 milliards, et jusqu’à mars 2022 au moins) est bien calibré pour maintenir des conditions de refinancement favorables en zone euro. La BCE a la capacité d’acheter autant d’obligations cette année que l’an dernier, alors que les déficits publics devraient être moins importants. De plus, d’autres programmes d’investissement vont être mis en œuvre, notamment le programme SURE, conçu pour permettre aux Etats qui accordent du chômage partiel à leurs entreprises de financer ces mesures dans les meilleures conditions financières possibles ; et le plan de relance de l’Union européenne. Enfin, l’appréciation de l’euro contre devises, de 3% depuis décembre et de 0,6% en taux de change effectif global, reste gérable à ce stade.

En revanche, Christine Lagarde devrait rappeler le rôle essentiel des politiques budgétaires pour soutenir la reprise.

La feuille de route très claire présentée en décembre a bien été comprise par les investisseurs, comme le démontre les faibles tensions sur les marchés face aux difficultés politiques en Italie. La BCE n’acceptera pas une fragmentation financière en zone euro, et offre une grande visibilité, en ancrant les taux courts sur des niveaux très bas et en influant sur l’ensemble de la courbe.

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Franck a rejoint le groupe Allianz en 1995 où il a exercé diverses fonctions dans le domaine des taux. En 1998, il est devenu Directeur des Gestions Obligataires pour AGF Asset Management (aujourd'hui la branche parisienne d'Allianz Global Investors). Son rôle comprenait la responsabilité des portefeuilles d'assurance d'AGF, avant d’être nommé Directeur des investissements d'Allianz Global Investors en France entre 2008 et 2012. Depuis 2012, Franck était CIO Europe pour les activités de gestion de taux et de portefeuilles d’assurance et depuis 2015, Directeur des gestions obligataires Monde. De 2012 à la fusion de la filiale française dans Allianz Global Investors Europe GmbH en 2014, Franck était également Directeur général d'Allianz Global Investors France.  En 2020, Franck est nommé Global CIO Gestion de Taux. Franck est titulaire d'une maîtrise en finance de l'Université Paris Dauphine ainsi que d’un diplôme de 3e cycle d’Economie (Paris Dauphine).

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