Alors que la France compte de plus en plus de personnes âgées, les capacités d’accueil des EHPAD (Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) ne suivent pas.
Le nombre de personnes dépendantes devrait doubler d’ici 2040
En 2016, la France comptait 15,7 millions de personnes âgées, soit 21 % de la population. Avec l’arrivée des « papy-boomers », leur nombre devrait encore augmenter, pour s’établir à 22,6 millions en 2040, soit 32 % de la population. Le nombre de personnes dépendantes va lui aussi augmentant : selon l’Insee, en 2012, 1 million de Français étaient bénéficiaires de l’Allocation personnalisée d’autonomie, en 2040 ils devraient être 2 millions.
10 lits en EHPAD pour 100 personnes âgées
Face à ces constats, la question du logement de ces personnes dépendantes, et plus particulièrement du manque d’établissement spécialisés, revient sur le devant de la scène. Selon une étude de Logement-seniors.com, la France compte aujourd’hui 7 883 EHPAD (Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes), soit 557 461 lits. Mais cela n’est pas suffisant : actuellement, seuls 10 lits sont disponibles pour 100 personnes de 75 ans. Pour garder le même ratio, il faudrait doubler le nombre de lits d’ici 2040. D’ailleurs, les tensions sont déjà présentes : en 2012, 5 000 places ont été créées alors que le besoin était de 10 000 places.
EHPAD : la demande augmente, l’offre peine à suivre
D’importantes disparités existent entre l’offre et la demande. Ainsi, les Alpes-Maritimes, la Meurthe-et-Moselle, la Manche, la Mayenne et le Loir-et-Cher totalisent 18 % de la demande, alors même que ces départements concentrent seulement 5 % de l’offre de lits en EHPAD.
Aujourd’hui, 53 % des EHPAD sont publics, 27 % sont privés, 20 % sont associatifs. Le séjour dans un établissement de ce type coûte 1 810 euros par mois en moyenne dans le privé, 1 708 euros par mois en moyenne dans le public. Au moment d’intégrer l’établissement, les résidents des EHPAD sont âgés de 84 ans et 5 mois en moyenne. En 2012, 74 % d’entre eux étaient titulaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), six titulaires sur dix présentant les plus forts degrés de dépendance (GIR 1 et 2).