Le Népal se prépare à ses prochaines élections dans un climat tendu

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Par JOL Press Publié le 15 novembre 2013 à 13h48

Le Népal, petit pays himalayen de 30 millions d’habitants coincé entre l’inde et la Chine, doit élire, mardi 19 novembre, les membres de l’assemblée constituante chargée d’écrire une nouvelle constitution. Mais les violences qui ponctuent la campagne électorale ainsi que l’échec de la précédente assemblée à s’entendre semblent augurer d’une nouvelle impasse.

Mardi prochain, les Népalais doivent se rendre aux urnes pour élire l’Assemblée constituante qui aura pour tâche de doter le pays d’une nouvelle constitution.

Cette étape est incontournable si le Népal veut définitivement tourner la page de la guerre civile qui l’a déchiré de 1996 à 2006 - causant 15 000 morts -, et abouti à une interminable et chaotique transition politique.

Pourtant, la tenue du vote est sérieusement menacée par des tensions préélectorales. Le parti communiste maoiste, l’un des plus importants groupes politiques du pays, boycotte le scrutin et cherche à le faire capoter en faisant un désincitatif porte-à-porte auprès des électeurs.

Des manifestations sont également programmées, qui font craindre des dérapages violents. Déjà, des véhicules de campagne électorale ont été incendiés ; un candidat du parti communiste marxiste-léniniste a été abattu, d’autres agressés. Conscient du danger, le gouvernement va mobiliser en renfort près des deux tiers de l’armée pour assurer le bon déroulement du vote.

Bis repetita de l'échec, en 2012, de la précédente assemblée ?

Par ailleurs, si une assemblée constituante parvient, en fin de compte, à être désignée par les électeurs, la question de sa marge de manoeuvre reste cruellement posée. En 2008, une telle assemblée avait été élue sur les cendres de la guerre civile pour s’atteler à la rédaction de la constitution de la nouvelle république. Las. Après quatre prolongations de son mandat, elle se dissous en 2012 faute de consensus. L’assemblée qui pourrait être désignée mardi donnera-t-elle enfin au pays sa constitution? Rien n’est moins sûr.

Car les points d’achoppement entre les partis politiques sont nombreux - ce qui s’avère d’autant plus problématique dans une assemblée élue à 58% à la proportionnelle. L’une des principales pommes de discorde : le tracé des frontières entre les Etats fédérés. « Certains réclament des critères géographiques, quand d’autres défendent des critères ethniques », résume David Pottie, directeur associé du Carter Center, une ONG internationale présente dans le pays.

Le Népal constitue en effet une mosaïque religieuse et ethnique. C’est notamment frappant à Katmandou, la capitale, où l’on rencontre à la fois des Rai, des Newar, des Sherpa, des Tamang, des Gurung… ; où l’on croise à chaque coin de rue le regard bleu de Bouddha, peint sur les stupas, en même temps que celui de Ganesh, l'une des divinités les plus vénérées par les Hindous népalais, décliné en toutes sortes d'objets à vendre. Bref, une diversité qui fait le bonheur du touriste de passage, mais qui pose des défis inédits aux dirigeants d’un pays resté 240 ans sous le joug d’une monarchie avant de basculer dans la guerre civile.

Un pays en suspens

La diversité, eux, n’en ont pas peur. Eux ? Les jeunes militants de la plate-forme politique Bibekshell, créée il y a un an pour proposer une alternative face à une classe dirigeante âgée et corrompue, devenue « anachronique » avec le changement de régime. Leur but, leur raison d’être : la prospérité du Népal. « Notre parti est le seul qui en fasse son principal objectif. », assure Raj Maharjan, chargé de la communication - qui se distingue de celles des autres partis car très « facebookienne » - de la plate-forme.

La prospérité fait pour le moment plus que défaut. Avec la transition politique qui s’éternise, le Népal tourne au ralenti : « L’Etat est dans l’incapacité de lancer des mesures dans les domaines de la santé, de l’éducation, des infrastructures, de la création d’emplois, etc. Par ailleurs, les investisseurs étrangers ne sont pas vraiment encouragés par cette situation à s’implanter ici. », déplore David Pottie.

Mardi, les électeurs népalais devront choisir 601 représentants parmi plus de 6000 candidats - dont quatre de Bibeksheel.

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