Le mythe de l’énergie propre

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Par Myriam Maestroni Modifié le 29 novembre 2022 à 9h16

Après avoir trop longtemps opposé des énergies renouvelables (encore beaucoup trop chères pour être acceptables) à des énergies fossiles (bien trop émettrices de CO2 pour être "environnementalement correctes"), on est enfin parvenu a un consensus global reconnaissant que l'énergie la plus propre est celle que l'on ne consomme pas !

Dans son dernier rapport prospectif publié en décembre dernier, l'AIE (Agence Internationale de l'Energie) s'est ainsi elle-même ralliée pour la première fois à cette idée en évoquant clairement la question de l'efficacité énergétique. Cette nouvelle approche laisse apparaitre une lueur d'espoir, notamment pour notre vieille Europe en crise, coincée entre une Amérique qui retrouve indépendance énergétique et regain de compétitivité - grâce a ses considérables réserves de gaz non conventionnels - et un nouveau monde - Chine et Inde - bien déterminé à croître et à se moderniser à grand renfort de pétrole et de gaz russo-persiques.

Néanmoins, si économiser de l'énergie semble être devenu une condition sine qua non pour construire une vision de futur, socle d'une croissance verte, ou un leitmotiv rassembleur pour tous ceux qui se sentent encore concernés par le changement climatique, cela parait plus facile à dire qu'à faire. Et pourtant, la France ayant su avant tous ses voisins mettre en place un vrai mécanisme pour réaliser et valoriser les économies d'énergie, elle devrait se positionner en champion européen de l'efficacité énergétique, notamment au travers des Certificats d'Economie d'Energie, qui existent depuis 7 ans.

A l'heure où tous les pays membres sont sommés par la directive européenne, depuis vovembre dernier, de légiférer pour enfin parvenir au fameux niveau de 20% de réduction de la consommation d'énergie d'ici 2020, notre pays pourrait avoir tous les atouts en main pour devenir le modèle à suivre.

A condition que la France ne soit pas engluée une fois de plus dans ses paradoxes à force de tergiversations et d'atermoiements. Le politique doit appuyer la dynamique d'innovations en plein essor dans ce domaine. Il faut encourager la fréquentation de sites grand public qui expliquent à chaque Français comment rénover son logement et surtout comment obtenir une éco-prime dont la valeur calculée sur la base de ces certificats sert de vrai financement d'amorçage.

Le montant de l'ordre de 10 % du total des travaux est souvent suffisant d'ailleurs pour inciter à réaliser ceux-ci dans nos logements, dont plus de la moitié - soit environ 15 millions- sont classés D (beaucoup trop "énergétivores"). Il serait, par ailleurs, fort dommage de renoncer aux 150 à 200.000 emplois induits par un vaste plan de rénovation thermique qui devrait viser un million de logements rénovés par an d'ici à 3 ans, alors que l'on ne parle encore que de 500 000.... Gageons que les pouvoirs publics sauront réagir à temps et éviter de freiner l'efficacité énergétique avec un plan de rénovations sous évalué.

Faire confiance aux entrepreneurs innovants, tout ramène, finalement, toujours à cette problématique.

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Myriam Maestroni, ex-Directrice Générale de Primagaz est Présidente d'Economie d'Energie SAS, la plus importante société de gestion des Eco-primes.

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