L’Espagne en mode « communication de crise »

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Par JOL Press Modifié le 1 juin 2012 à 18h01

Rassurer les marchés financiers : le défi est de taille pour le gouvernement espagnol. Depuis quelques jours, les prises de parole se succèdent pour apaiser les craintes des investisseurs et montrer la capacité de Madrid à se mobiliser vite et à chercher des solutions.

Mercredi 30 mai, le gouverneur de la Banque d’Espagne, Miguel Angel Fernandez Cardonez, a détaillé devant le Sénat le plan de sauvetage de la banque Bankia, le plus cher de l’histoire espagnole. Selon lui, l’Espagne « est le centre d’intérêt, non seulement pour les pays de la zone euro, mais aussi, probablement, pour l’économie mondiale ». Or la perte de confiance des investisseurs coûte cher : la bourse madrilène a chuté de 2,58 % après l’annonce du sauvetage, qui réclame 23,5 milliards pour se remettre à flot.

Luis de Guindos, le ministre de l’Economie espagnol, a donc tenté de rassurer les marchés. « Ce sera le mécanisme habituel, celui que l’on a utilisé pour d’autres injections du fonds public Frob auparavant, c’est-à-dire des émissions du Frob qui se font évidemment sur les marchés de capitaux et ensuite, au fur et à mesure des besoins, on injecte le capital », a-t-il expliqué. Mais les taux d’intérêts de l’Espagne sont très élevés (6,67 % à 10 ans), ce qui complique sérieusement le mécanisme. « En assainissant Bankia, nous réalisons l’étape la plus substantielle pour résoudre les doutes existant sur la solvabilité du système financier espagnol », a martelé Luis de Guindos, déterminé à communiquer sa confiance.

Le gouverneur de la Banque centrale n’a néanmoins pas minimisé les difficultés. Selon lui, la priorité est désormais « de retrouver de la crédibilité en appliquant le budget de manière rigoureuse. (…) Je crois qu’il n’est pas exagéré de dire que l’Espagne joue une grande partie de son avenir avec le respect des objectifs budgétaires et qu’un échec dans ce processus de consolidation éloignerait dans le temps la possibilité d’une reprise économique dans notre pays. » Or actuellement, les prévisions de croissance en Espagne sont loin d’être bonnes. Le pays cherche à atteindre un déficit de son PIB de 5,3 % cette année, ce qui est très improbable, malgré les engagements pris en ce sens par Mariano Rajoy, le Premier Ministre espagnol.

C’est pourquoi la solution d'une aide européenne fait discrètement son chemin. Mercredi, José Manuel Barroso, le président de la Commission, a avancé l'idée d'une intervention directe du Fonds Européen de stabilité financière (FESF) auprès des banques espagnoles, sans passer par la case gouvernementale. Un début de sauvetage déguisé, sur fond de souveraineté politique préservée : cela sera-t-il suffisant ? Il est permis d'en douter. Sauf si l'Espagne donne très vite des signes d'assainissement de son système bancaire...

Par Sybille De Larocque

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