Espionnage: la France aussi a ses grandes oreilles

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Par JOL Press Modifié le 8 juillet 2013 à 13h39

La révélation faite par « Le Monde » a fait l’effet d’une bombe. Après le scandale des écoutes aux États-Unis, la France aurait, elle aussi, son programme de surveillance des communications. La Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) intercepterait toutes les activités numériques des Français.

Alors que les révélations d’Edward Snowden, le « lanceur d’alerte » qui a dévoilé l’affaire d’espionnage américain par la NSA, sont vivement critiquées par les responsables politiques européens, un article du Monde paru le 4 juillet affirme que les mêmes pratiques d’espionnage existent également en France.

Des milliards de signaux collectés

Selon les informations du quotidien français se trouveraient, au sous-sol de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), dont les bâtiments sont situés dans le vingtième arrondissement de Paris, des ordinateurs collectant automatiquement nuit et jour toutes les données numériques des Français.

Mails, SMS, accès à Facebook et Twitter, télécommunications… Des milliards de signaux électromagnétiques sont stockés quotidiennement par les puissantes machines de la DGSE. Les communications avec l’étranger seraient également interceptées à l’aide de satellites-espions, de câbles optiques sous-marins et de stations d’écoute réparties sur tout le territoire français.

« Les politiques le savent parfaitement »

Et ce n’est pas tout. « Si cette immense base de données n'était utilisée que par la DGSE qui n'officie que hors des frontières françaises, l'affaire serait déjà illégale. Mais les six autres services de renseignement, dont la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), les douanes ou Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment, y puisent quotidiennement les données qui les intéressent », affirme Le Monde. Et cela « en toute discrétion, en marge de la légalité et hors de tout contrôle sérieux. Les politiques le savent parfaitement, mais le secret est la règle ».

Le gouvernement a déclaré jeudi soir que les affirmations du Monde étaient « inexactes ». « Plusieurs services font des interceptions de sécurité, DGSE, DCRI et douanes. L’ensemble de ces interceptions sont régies par la loi de 1991. C’est une décision du Premier ministre après avis de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS) qui a ensuite le pouvoir de contrôler et de vérifier les interceptions », a-t-il assuré.

Lutter contre la fraude fiscale ?

L’objectif des interceptions de données n’est pas non plus le même que pour le programme américain Prism, qui vise – officiellement – à lutter contre le terrorisme. « Le fait que Tracfin [le service de lutte contre le blanchiment d’argent] ou les douanes y auraient accès peut signifier que ces données sont aussi utilisées dans la lutte, par exemple, contre la fraude fiscale », explique François-Bernard Huygues, spécialiste de la cybersécurité interrogé par France 24.

Le spécialiste estime cependant que « pour des raisons budgétaires, la DGSE ne peut sûrement pas se permettre de surveiller autant de monde que la NSA et ne doit pas avoir les mêmes moyens humains pour traiter les données ».

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