Ce que je vais vous dire peut sembler très complexe, compliqué, voire même pour certains édifiant, pour ne pas dire « hallucinant », pourtant c’est la stricte vérité et les choses sont bien plus simples qu’elles n’y paraissent sous des terminologies confuses et des mots obscurs.
On peut résumer la situation actuelle de la manière suivante : la BCE n’existe plus de fait, et elle ne pourra jamais sauver l’euro. Maintenant expliquons et décryptons cette affirmation ensemble.
La BCE n’existe plus ! Elle a transféré une grosse partie au SEBC
Je cite ici ce que vous pouvez trouver sur le site de la BCE elle-même concernant son propre fonctionnement.
« La Banque centrale européenne
Le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne et les statuts du Système européen de banques centrales et de la Banque centrale européenne constituent le fondement juridique de la politique monétaire unique. En vertu des statuts, la BCE et le Système européen de banques centrales (SEBC) ont été institués le 1er juin 1998. La BCE est placée au cœur de l’Eurosystème et du SEBC. Conjointement, la BCE et les banques centrales nationales accomplissent les missions qui leur ont été conférées. La BCE, en vertu du droit public international, est dotée de la personnalité juridique.
Le Système européen de banques centrales
Le SEBC est composé de la BCE et des banques centrales nationales (BCN) de tous les États membres de l’UE qu’ils aient ou non adopté l’euro.
L’Eurosystème
Il comprend la BCE et les BCN des pays ayant adopté l’euro. L’Eurosystème coexistera avec le SEBC tant qu’il y aura des États membres de l’UE ne faisant pas partie de la zone euro. »
Bien, maintenant que vous avez lu ces quelques lignes, retenez-les pour plus tard, nous y reviendrons.
Souvenez-vous, la Banque centrale allemande provisionne pour 22 milliards d’euros !!
Le 24 février dernier, je revenais sur cette information hallucinante où la Bundesbank, ce qui reste de la Banque centrale allemande, annonçait une provision de 22 milliards d’euros, ce qui est considérable, en indiquant que ces pertes étaient liées aux obligations pourries détenues dans son portefeuille en raison de la politique menée par la BCE.
« Il est normal de demander (…) quand on lèvera le pied de la pédale de la politique monétaire », a déclaré le président de l’institution, Jens Weidmann, en présentant le rapport annuel. « Notamment parce qu’une mesure essentielle de la mise en œuvre de la politique monétaire ultra-accommodante est l’achat à grande échelle d’obligations d’État, ce sur quoi, vous le savez, je suis très critique. »
La Banque centrale allemande vient de provisionner 22 milliards d’euros ahahahahahahahahah !
« Les provisions ont ainsi atteint 21,9 milliards d’euros fin 2016 contre 19,6 milliards fin 2015.
Pour l’instant, néanmoins, la Banque centrale allemande dégage des profits sur son portefeuille d’obligations. Ironie de l’histoire, ces bénéfices proviennent principalement des obligations émises par des pays en difficulté comme la Grèce, qui offrent des rendements élevés, acquis entre 2010 et 2012, pendant la crise de la dette, malgré l’opposition de la Buba. »
Mais ce n’est pas tout. Maintenant que vous avez lu ces quelques lignes, retenez-les pour plus tard, nous y reviendrons !
Bénéfice net en hausse de 58 % pour la Banque de France
Voici qu’hier, un petit article très discret du Figaro revenait sur cette dépêche Reuters elle aussi extraordinaire.
« La Banque de France a annoncé lundi avoir dégagé un bénéfice net de 3,52 milliards d’euros en 2016, en hausse de 58 % par rapport à 2015. Cette hausse reflète une progression de 7 % du produit net des activités de la banque, à 7,7 milliards d’euros, et une baisse de 2,2 % de ses dépenses, précise-t-elle dans un communiqué.
L’institution a décidé d’autre part de maintenir à huit milliards d’euros l’encours de son fonds pour risques généraux qu’elle avait augmenté de 500 millions un an plus tôt, ce qui avait pesé sur le résultat de 2015.
La hausse des revenus est liée à celle de la taille des encours au bilan, qui passent de 710 à 855 milliards sur l’année, en raison des rachats d’actifs opérés pour le compte de la Banque centrale européenne dans le cadre de sa politique monétaire.
Depuis 2015, la Banque de France indique avoir racheté 313 milliards d’euros d’actifs au titre de ces différents programmes.
Elle souligne que la croissance de son bilan « est effectuée avec des actifs de première qualité, principalement des titres souverains français, sans dégradation du profil de risque. »
« Il n’est en conséquence pas nécessaire de poursuivre le renforcement du fonds pour risques généraux, qui reste stable à huit milliards d’euros.
La Banque de France indique encore que, comme chaque année, l’essentiel de son bénéfice net sera reversé à l’État sous forme d’impôt et de dividende, soit un montant total de 4,5 milliards au titre de l’exercice 2016. »
Si vous avez bien suivi, alors vous avez compris que la Bundesbank a passé des provisions sur ces monceaux de créances pourries qu’elle a dans son bilan, mais pas la Banque de France. Sans doute parce que nous sommes bien meilleurs que les Allemands… ou nettement moins prudents, au choix !
Si vous suivez toujours, vous avez bien lu que la Banque de France à principalement racheté pour 313 milliards de dette souveraine… française !
Donc vous devez comprendre que la BCE n’existe plus dans les faits, chaque banque centrale achète ses propres dettes !
Retenez bien ce que je viens de dire car les implications sont considérables.
La BCE en elle-même n’existe presque plus et ne fonctionne plus. C’est le SEBC (repensez à ce que vous avez lu au tout début de cet article) à savoir le Système européen des banques centrales (SEBC) qui en réalité a pris le relais de la BCE.
Désormais, au moment où vous lisez ces lignes, nous avons la preuve, vous avez la preuve ici, dans cet article, sources à l’appui, que chaque banque centrale rachète les propres dettes souveraines de son pays respectif… Cela veut dire qu’il n’y a plus rien de commun. Cela veut dire aussi, que le SEBC, la BCE prépare sans le dire le retour aux monnaies nationales, ou chaque pays devra gérer sa propre dette! Dans les faits, chaque pays gère à nouveau sa propre dette et c’est à ce prix que nous avons l’illusion que l’euro fonctionne encore…
Vous devez prendre conscience que nous sommes là dans une situation inverse à celle de la construction d’une zone monétaire.
Vous faites en réalité face à la destruction de la zone euro et de la BCE.
Vous assistez à la déconstruction de l’euro, là, maintenant, sous vos yeux.
Vous avez toutes les preuves en main.
L’euro ne survivra pas et vous devez prendre vos dispositions.
Ceux qui le souhaitent peuvent télécharger mon rapport spécial « Comment survivre à l’Eurocalypse » ici. Vous pouvez également vous abonner à ma lettre STRATÉGIES pour les 12 prochains mois et vous aurez en prime accès à mon rapport spécial « Comment survivre à l’Eurocalypse ». Plus de renseignements ici.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae