Sarkozy clame son amour pour le gaz de schiste… qui n’est qu’un mirage

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 29 novembre 2022 à 10h08

Le gaz de schiste exploité en France ? Nicolas Sarkozy aimerait bien que cela se fasse et il le clame haut et fort. Lors de son premier meeting depuis son retour en politique à Lambersart, dans le Nord, l'ancien chef de l'Etat n'a pas tari d'éloges sur le gaz de schiste. Il espère pouvoir faire en sorte de lancer le débat sérieusement, se plaçant à l'extrême opposé de François Hollande.

Le gaz de schiste en France ? Sarkozy n'est pas contre

François Hollande et toute la gauche ont, sur le gaz de schiste, une position bien ferme : il n'est pas question que la France utilise la fracturation hydraulique, technique controversée car polluante, sur son territoire. Le président de la république l'a répété plusieurs fois et sa position n'a pas changé.

Mais cette position n'est pas celle de Nicolas Sarkozy. A Lambersart il a clairement donné sa position : « Je ne peux pas accepter que les Etats-Unis soient devenus, du point de vue de l'énergie, indépendants grâce au gaz de schiste et que la France ne puisse pas profiter de cette nouvelle énergie, alors que le chômage ravage tant de nos territoires et tant de nos familles, c'est inacceptable. »

Le gaz de schiste serait donc, pour lui, une solution au chômage.

Le gaz de schiste est un mirage

Malheureusement pour Nicolas Sarkozy le miracle américain du gaz de schiste semble être plus un géant aux pieds d'argile qu'un bâtiment en béton armé. Et qui plus les pieds de ce géant sont en train de s'effondrer. Et on ne parle pas d'écologie.

Shell a perdu 2,1 milliards de dollars de ses investissements à Eagle Ford seulement 4 ans après les avoir réalisés. BHP Hilton, qui a investi 20 milliards de dollars, veut vendre la moitié de ses licences. L'Agence de l'Energie des Etats-Unis a coupé de 96% les estimations des réserves schisteuses du bassin de Monterey, une fois considéré le plus important des Etats-Unis. Il devait contenir 13,7 milliards de barils équivalent pétrole... il n'en aurait que 600 millions.

Le rêve américain s'est brisé et avec lui sont partis en fumée quelques 2,8 millions d'emplois qui étaient prévus avant 2020, ainsi que 24,6 milliards de dollars de recettes fiscales et 14% du PIB de la Californie, où se trouve le bassin Monterrey.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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