Les banques veulent geler vos dépôts pour contrecarrer la prochaine crise

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Par Simone Wapler Publié le 24 août 2017 à 5h00
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129,6 %L'endettement du secteur privé a atteint 129,6 % du PIB en dix ans.

Les lois spoliatrices s’enchaînent dans l’indifférence générale tandis que les autorités s’affairent à border leurs arrières dans la nouvelle crise qui s’annonce.

Après avoir prévu le gel des assurances-vie en euro pour étouffer toute crise de la dette publique, les autorités mitonnent le possible recours au gel des dépôts bancaire pour stopper une crise de la dette privée. Est-ce la grande réconciliation avec la réalité qui commence sur les marchés ? Les indices actions hésitent depuis la semaine dernière. Début juillet, l’Autorité des Marchés Financiers faisait publiquement part de ses inquiétudes.

« On ne comprend pas bien la hausse des valorisations des actions (…) Les valorisations élevées et la volatilité faible ne paraissent pas refléter le niveau de la croissance économique ni l’incertitude ambiante, y compris géopolitique » Stéphane Gallon, chef économiste de l’AMF

Il n’y a pas que les actions qui soient source de soucis. Récemment, certaines bonnes âmes s’inquiétaient aussi de la quantité des dettes privées – celle des ménages et des entreprises – présente dans l’économie en France, en Europe et aux Etats-Unis. Grosso modo, les niveaux actuels flirtent avec ceux qui prévalaient en 201, juste avant que n’éclate la crise financière. La Banque de France vient de publier l’endettement du secteur privé. Il atteint 129,6% du PIB et en dix ans, il a augmenté de 34 points de PIB soit une hausse voisine de celle de la dette publique qui est passée de 66% du PIB en 2007 à 99% au début de 2017.

La crise de 2008 a éclaté en raison du surendettement des ménages américains. 10 an plus tard, dette publique ET dette privée sont revenus à des niveaux insoutenables, la création de richesse ne suivant pas le rythme. Avec une différence : on ne pourra plus nous faire le coup des Etats qui sauvent les banques et inversement avec du crédit gratuit. En coulisse, nos grands argentiers le savent. C’est pour cela que, dans une ultime tentative de sauver leur système monétaire intrinsèquement malhonnête, les autorités préparent un projet de loi permettant de geler les dépôts bancaires afin de prévenir la fuite.

Si les marchés baissent, les illusions créées par le crédit gratuit et infini risquent de se dissiper rapidement. L’argent gratuit ou le crédit gratuit ne créent aucune richesse. C’est pourquoi ce projet de loi se discute en ce moment même, alors que les marchés donnent des signes inquiétant d’essoufflement. Depuis des années, cher lecteur, je vous prépare à ce risque. C’était le thème de mon livre Main basse sur votre argent, publié dès 2013 aux éditions Ixelles. C’est une évidence pour qui veut bien regarder au delà des apparences. L’inflation, cet impôt qui ronge l’épargne pour sauver les institutions et individus surendettés (Etats, banques, grandes entreprises, consommateurs insolvables) n’est pas au rendez-vous. Pour se tirer d’affaire, les autorités en besoin de prendre autoritairement l’argent là où il est : le vôtre, sur vôtre compte bancaire.

Déjà, à l’échelon français, la loi Sapin 2, qui prévoit le gel possible des contrats d’assurance-vie, permettait de couvrir le risque d’une crise de la dette publique. Cette nouvelle loi en projet à l’échelle européenne, en prévoyant le gel des comptes bancaires, permet de couvrir le risque d’une crise de la dette privée. Comment sauver votre épargne du désastre qui s’annonce ? Vous savez que nous vous préconisons de placer une partie de vos liquidités en or physique. L’or est une vraie monnaie depuis des millénaires et il n’est la dette de personne. C’est à présent le seul actif dont les prix sont en retard comparés aux valorisations insensées des actions, des obligations et de l’immobilier.

Voici ce qu’en pense mon collègue Graham Summers :

« Nous avons enregistré un repli au début de la semaine dernière, lundi et mardi, l’or baissant à 1 280 $ l’once. Il a ensuite rebondi en fin de journée mardi pour terminer la semaine en repli de seulement 0,06%. J’anticipai un repli un peu supérieur à 1 275 $ l’once. La mauvaise nouvelle est qu’en raison de ce repli rapide, l’or reste légèrement suracheté (…) son cours reste dans une sorte de « no man’s land » entre 1 280 $ l’once et 1 300 $ l’once ». Selon toute probabilité, cette semaine qui s’ouvre ne devrait pas donner lieu à des mouvements importants. Toutefois, la tendance générale est à la hausse vers 1 325 $ l’once. De plus, je m’attends à ce que l’or soit bien au dessus de 1 350 $ l’once à la fin du mois de septembre ».

C’est maintenant, alors que le billet n’est pas cher, qu’il faut monter dans le grand train de l’or qui s’est ébranlé dès 2000. Oui, 2000, souvenez-vous, krach des valeurs internet, début des grandes folies de baisse des taux d’intérêt et de « guerre contre le terrorisme ». L’or valait alors 250$ l’once. Le grand train de l’or qui s’est ébranlé à ce moment est loin, très loin d’être arrivé en gare, celle d’un nouveau système monétaire honnête.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit

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Simone Wapler est directrice éditoriale des publications Agora, spécialisées dans les analyses et conseils financiers. Ingénieur de formation, elle a quitté les laboratoires pour les marchés financiers et vécu l'éclatement de la bulle internet. Grâce à son expertise, elle sert aujourd'hui, non pas la cause des multinationales ou des banquiers, mais celle des particuliers. Elle a publié "Pourquoi la France va faire faillite" (2012), "Comment l'État va faire main basse sur votre argent" (2013), "Pouvez-vous faire confiance à votre banque ?" (2014) et “La fabrique de pauvres” (2015) aux Éditions Ixelles.

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