Alphabet, maison-mère de Google, va devoir accueillir en son sein une entité dont elle se serait bien passée… et dont elle a tenté durant des années d’empêcher la création : un syndicat. Malgré des techniques plus ou moins légales de la part de Google et des pressions sur les employés, ces derniers ont tenu bon… et désormais il existe un syndicat chez Google : l’Alphabet Workers Union (AWU).
L’Alphabet Workers Union est né
Pour l’instant, seuls quelques centaines d’employés, entre 200 et 300 semble-t-il, font partie de ce nouveau syndicat. Une goutte d’eau par rapport aux plus de 103.000 employés que compte la holding qui chapeaute toutes les activités de Google. Mais pour les employés, c’est peut-être le début d’une nouvelle ère : avec la création officielle, le 4 janvier 2021 pour les bureaux américains et canadiens, de l’Alphabet Workers Union (AWU), ils vont pouvoir tenter de faire plier la direction sur certains points.
Car si elle est souvent présentée comme l’une des meilleures entreprises du monde, Alphabet ne manque pas d’avoir des problèmes de management… et la grogne sociale augmente depuis des années. Dernier problème en date, le licenciement en décembre 2020 d’une chercheuse-phare sur l’Intelligence Artificielle, Timnit Gebru, sur fond de conflit sur une publication scientifique. Un licenciement apparemment injustifié qui a une nouvelle fois mis en lumière certains problèmes au sein de Google.
Plus de droits pour les salariés… et plus de pression sur la direction
AWU représente un véritable changement chez les géants de la high-tech… et a fait les choses en grand : il est affilié à Communications Workers of America (CWA), le plus gros syndicat du secteur des télécommunications aux Etats-Unis, et a annoncé que tout employé, y compris les intermittents, pourront s’y inscrire. AWU se veut apolitique puisque son objectif est avant tout d’améliorer les conditions de travail chez Google, et notamment de mieux protéger les employés de certaines pratiques managériales.
Mais le travail s’annonce titanesque, notamment du fait des lois américaines : Alphabet peut ignorer tout simplement les demandes du syndicat, minoritaire, jusqu’à ce qu’elles ne soient soutenues par au moins la moitié des employés.
La pression sur la direction ne devrait donc pas, les premiers temps, être importante… mais c’est un début alors que les conditions de travail chez les géants de la tech se dégradent.