Passe moi le sel, je te passerai le commerce extérieur

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Par Philippe David Publié le 9 avril 2014 à 4h17

Suivre l’actualité française depuis l’étranger prête à sourire, voir à rire. Du remplacement de Jean-Marc Ayrault par Manuel Valls (qui risque de causer l’arrivée d’un nouveau mot dans le dictionnaire, « Vallser » devenant le synonyme de « Rocardiser » ) au psychodrame des Verts quittant le gouvernement, la classe politique française n’en rate décidément pas une.

Le dernier avatar franco-français est la passage de Bercy au Quai d’Orsay du Ministère du commerce extérieur. Ainsi, Laurent Fabius est désormais le premier membre du gouvernement à cumuler diplomatie et affaires, deux choses qui ne font pas toujours bon ménage.

Cependant, il faudrait se poser la bonne question : A quoi sert le ministère du commerce extérieur, sachant que ce sont les entreprises et non pas l’Etat qui exportent et qui importent (la France n’est Dieu merci ni Cuba ni la Corée du nord) ?

On peut d’autant plus se poser la question que la France est chaque année « dans le rouge » en termes de balance commerciale mais ceci est bien entendu la faute à la mondialisation puisque rien n’est jamais de notre faute dans notre beau pays. En effet, en 2013, tandis que le déficit commercial de la France atteignait les 61.2 milliards d’euros, l’Italie affichait un excédent de 30.4 milliards et l’Allemagne affichait un excédent commercial record de 198.9 milliards d’euros ! Mais, bien entendu, l’Italie et l’Allemagne ne sont pas exposées à la concurrence des pays à bas salaire ni à la mondialisation !

D’ailleurs, l’Allemagne n’a jamais eu de Ministre du commerce extérieur tandis qu’en Italie c’est une simple compétence du ministère du développement économique, la preuve que le fait d’avoir un ministère du commerce extérieur ne sert à rien sauf, dans notre cas, à comptabiliser des déficits qui perdurent année après année.

Et si on supprimait le ministère du commerce extérieur ?

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Philippe David, 46 ans, est cadre dirigeant à l'international, auteur de plusieurs livres politiques dont le dernier, « De la rupture aux impostures », est sorti en 2012 aux éditions du Banc d'Arguin. Il est également chroniqueur sur Sud Radio.

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