Je suis tout d’abord très heureux de vous retrouver mes chères lectrices, mes chers lecteurs. Je suis content de partir évidemment et puis aussi content de revenir après 4 semaines de périple qui m’ont amenées dans des vallées suisses, à la citée de Gruyère, à faire quelques belles rencontres, découvrir d’aussi belles fonderies de métaux précieux, puis en Italie du Nord, où le marché du travail n’a désormais plus rien à voir avec celui de la France, l’Italie préfigurant… ce qui va nous débouler à tous et toutes sur le coin du nez, avec des Carrefour Market (pour ne prendre que cet exemple) ouverts 24 heures sur 24 et… 7 jours sur 7 !! Jusqu’en Slovénie et en Croatie, et tout cela, disons-le, est bien différent de chez nous.
Je peux vous assurer que cette année, j’ai trouvé au retour que la France faisait… pays très pauvre et sans doute encore plus pauvre que d’habitude. Si le Nord de l’Italie est particulièrement industrieux, la Suisse incarne une opulence qui nous renvoie au rang de pays en voie de sous-développement, développement parfaitement effectué en Croatie par exemple où les infrastructures sont largement déjà au niveau des nôtres.
Heureux de vous retrouver donc mes amis, pour partager avec vous encore une fois à défaut de vérité au moins des réflexions.
Je vous disais donc que les Carrefour Market d’Italie, comme vous pouvez le voir sur cette photo de mon cru, sont ouverts 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, ce qui pose deux sujets. Le premier étant d’ordre social bien évidemment, car, comment une mère seule peut-elle laisser ses enfants à la maison pendant qu’elle travaille, en se rendant au travail… sans transport en commun… alors que les crèches sont fermées par exemple, sauf à tout ouvrir tout le temps ce qui sera évidemment la norme souhaitée dans les années qui viennent, ce qui déstructurera un peu plus une société déjà totalement éclatée.
Le deuxième sujet c’est évidemment la sécurité. Les deux sujets se rejoignant à terme, mais pour le moment, inutile de vous dire que la sécurité quotidienne et le niveau de violence de la société française, auquel tout le monde semble s’habituer histoire de ne surtout pas faire de vague, n’est encore une fois pas du tout le même chez nos voisins immédiats, ce qui signifie qu’il n’est en aucun cas une fatalité à laquelle nous devrions nous résoudre.
Encore une fois, l’avenir de la société française repose sur la nécessité d’une politique d’éducation et d’instruction plus qu’ambitieuse. Nous devons tourner résolument le dos à la médiocrité que l’on promeut dans ce pays, volontairement ou pas.
Cette médiocrité se retrouve aussi bien dans les rapports humains de plus en plus tendus, violents et où la courtoisie élémentaire disparaît. D’où l’importance de l’éducation car il convient désormais d’éduquer tous nos “mal” dégrossis à qui il va finir par falloir inculquer les bonnes manières.
Cette médiocrité, c’est aussi celle des savoirs qui disparaissent alors que l’on nous vante le “siècle de la connaissance”, une connaissance qui se résume pour l’immense majorité à une langue devenue essentiellement “orale”, incapables qu’ils sont massivement d’écrire convenablement le français, “ils” étant tout le monde ou presque. Une connaissance des réseaux sociaux et de la télé-réalité… De bons “con-sommateurs”, mais rien de plus. Pour eux, les promesses de la société de la connaissance resteront virtuelles.
Ils devront se contenter des miettes, et d’un labeur de plus en plus difficile, du retour de ce que Marx appelait le salaire de “subsistance”, avec des conditions de travail dignes de… “la condition humaine”.
Et la boucle est bouclée….
Revenons donc logiquement au marché du travail, bouleversé cet été au profit du patronat évidemment. Régression sociale sans commune mesure dans l’histoire.
Les luttes pour les conditions de travail ont … un siècle !
Je ne fais pas mon “communiste primaire”, je remets les choses dans leur contexte et je vous invite à vous adapter en prenant conscience des changements que l’on vous impose afin que cette nouvelle donne vous soit, pour vous et vos proches, la moins pénible possible. C’est dans vos anticipations, dans votre préparation basée sur VOS prises de décision que se trouvent les meilleures solutions pour affronter ce nouveau monde du travail dans lequel les faibles seront presque quasi “exécutés”.
Un siècle donc, vous dis-je, de luttes sociales. Pendant 2000 ans, il n’y a eu aucune protection sociale ni retraite, cela datant uniquement de… 1946 !
Ce fut une simple parenthèse.
L’ordre social naturel, je dirais même génétique des sociétés humaines est profondément, intrinsèquement… libéral (c’est un fait, pas un souhait, un compliment ou un cri de victoire).
L’ordre social socialiste ou “doux” n’a duré que 70 ans… Sensiblement le temps du communisme. Pourquoi ? Parce que le capitalisme est, par essence, adaptable. Face à une alternative plus séduisante pour les masses, le système devient moins agressif et plus social, réduisant d’autant les atouts du système concurrent.
Quand le système communiste s’est effondré, le capitalisme s’est donc naturellement retrouvé en position… de monopole !
Les monopoles sont par définition dangereux car ils aboutissent forcément à des situations d’abus de position dominante.
Cette position dominante permet donc au système de défaire en quelques années ce que les luttes sociales ont mis des siècles à obtenir.
Si collectivement vous pouvez descendre dans la rue et tenter votre chance dans des manifestations dont vous connaissez ma vision sur leur efficacité (elles sont inutiles et servent juste de grands exutoires collectifs), vous pouvez à titre individuel vous préparer sérieusement, car si de nombreuses choses viennent d’être changées, ce n’est que le tout début, et quand vous regardez nos voisins et les Carrefour Market ouverts 24 heures sur 24, je peux vous assurer que vos 35,heures et vos RTT vivent également leurs derniers jours ou mois, mais que cela vous sera aussi retiré pour la simple et bonne raison que désormais, toute entreprise sait exactement ce qu’il va lui en coûter de vous licencier, quelle que soit votre ancienneté.
Votre licenciement devient donc un simple calcul de bénéfice/coût. La notion de risque, elle, vient de disparaître pour les patrons.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae