Selon le dernier rapport de l’ACPR sur « Les chiffres du marché français de la banque et de l’assurance 2020 », le secteur de l’assurance représentait au 31 décembre 2020, le premier marché d’Europe, avec un résultat net de 9,7 milliards d’Euros, et ce malgré la pandémie qui a éclaté cette année. Une résistance du secteur qui va de pair avec une augmentation de la quantité de données gérées et qui nécessite donc un suivi et une gestion assidus, afin d’en garantir la fiabilité et la précision.
Si des volumes de données plus importants permettent aux assureurs de prendre des décisions de souscription plus judicieuses, de nombreuses entreprises se heurtent toutefois au volume et à la variété des données disponibles, ainsi qu'à la vitesse à laquelle ces informations leur parviennent. C’est pourquoi plusieurs tendances seront à surveiller en 2022 et au-delà, parmi lesquelles la gestion des données, les investissements dans l’Intelligence Artificielle (IA), et l’IoT.
En 2022, il sera essentiel de recentrer les efforts sur la gestion des données et notamment le surplus d’informations, courant dans le secteur de l’assurance, qui mène à un manque de gouvernance et de structure, et in fine à une mauvaise qualité des données. Sachant que ces dernières existent souvent en silos, sans mécanismes efficaces pour une intégration fiable et cohérente, le manque de contexte empêche ainsi les utilisateurs d'exploiter tout leur potentiel ; à savoir, les règles associées ou encore la sélection des "bonnes" données qui déterminent leur utilité dans le processus de souscription et, par extension, leur valeur dans la création et le maintien d'un portefeuille rentable. Les compagnies d’assurance pourront résoudre cela en intégrant des sources de données disparates et en les rendant disponibles où et quand elles sont nécessaires. Gérer proactivement la qualité de ces données permettra également de garantir leur exactitude, leur cohérence et leur exhaustivité. Elles pourront également ajouter du contexte grâce à l'enrichissement des données et à l'intelligence géographique, et fournir alors un cadre de gouvernance global.
Autre priorité pour les assureurs, l’accélération des investissements dans l'IA, afin de détecter les fraudes à la tarification technique ou encore pour de l'optimisation des processus de gestion des sinistres, pour ne citer que quelques exemples. Ces initiatives, de plus en plus répandues, étant souvent sujettes à une mauvaise intégrité des données, les systèmes doivent donc être conçus pour s'adapter aux changements, afin de fournir des informations actualisées en temps réel.
Par ailleurs, certains assureurs recourent à des capteurs IoT pour mieux comprendre les risques. C’est notamment le cas dans le domaine de l'assurance automobile où ces dispositifs viennent compléter les technologies qui fournissent des informations détaillées sur les habitudes de conduite et la localisation, afin de déterminer le temps d'utilisation réel des équipements assurés.
Les mois et années à venir seront témoins d’une pression réglementaire continue au niveau de la confidentialité, de la souveraineté et de la gouvernance des données. Le RGPD européen (Règlement général sur la protection des données) continue d'évoluer à mesure que les affaires sont traitées par les tribunaux. Les régulateurs d'assurance cherchent de plus en plus à comprendre les modèles de risque appliqués par les entreprises qu'ils supervisent. À mesure que le volume des données utilisées par les assureurs augmente, l'examen réglementaire poursuivra également son intensification, ce qui impactera le secteur de l’assurance et ses clients. En 2022, les arguments en faveur de solides programmes d'intégrité des données ne feront que se renforcer. Le but à terme est d’aider les entreprises à instaurer la confiance dans leurs données, permettant ainsi aux utilisateurs de tirer des enseignements de leurs données en toute confiance.