Coup de force en Italie ! Un ancien du FMI nommé Premier ministre

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Par Charles Sannat Modifié le 29 mai 2018 à 10h22
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25%Matteo Salvini, dont le parti (la Ligue) avait obtenu 17% aux dernières législatives, atteint désormais les 25% d'intentions de vote.

Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Il est sans majorité, il ne représente rien et pourtant, c’est lui que le président italien charge de former un gouvernement.

Son nom ?

Carlo Cotarrelli !

Son expérience ?

Le FMI !

Ses convictions ?

Pro-européennes.
Mondialistes.
Europhiles.
De surcroît, il aime et adore… l’austérité, la vraie, la pure, celle du FMI !

D’un gouvernement eurosceptique à un Premier ministre du FMI !

En refusant le ministre de l’Économie du gouvernement que lui avait présenté Giuseppe Conte, cela a précipité l’Italie dans une gravissime crise politique. Le parti Ligue souhaitait la nomination de l’économiste Paolo Savona, 81 ans, qui doute de la pertinence du maintien de l’Italie dans la zone euro… Pour protéger l’euro, le président italien a finalement refusé ce gouvernement. Mais ce n’est pas tout.

Allant jusqu’au bout de la logique de « protection » non pas de la Constitution italienne mais des institutions européennes, le président italien, Sergio Mattarella, a demandé à l’ancien haut responsable du Fonds monétaire international (FMI) de devenir le Premier ministre du pays par intérim et de former un gouvernement de transition.

« Chargé d’essayer » de former un nouveau gouvernement de transition, parce que sans aucune majorité, alors que les Italiens ont voté pour l’exact contraire des valeurs par ailleurs respectables que porte cet homme, il n’a strictement aucune chance de former ce gouvernement.

Pire, ce qui vient de se passer est une terrible provocation démocratique car vous avez sous les yeux la négation (encore une fois) d’un vote populaire.

De nouvelles élections début 2019… ou en septembre !

« Je me présenterai au Parlement avec un programme qui, si j’obtiens la confiance, inclura le vote du budget 2019. Ensuite, le Parlement sera dissous, avec des élections début 2019 », a-t-il expliqué en précisant que sans la confiance du Parlement les élections se tiendront « après le mois d’août ».

M. Cottarelli a en outre assuré que « le gouvernement resterait alors neutre » et s’est engagé « à ne pas être candidat aux prochaines élections » promettant que la situation des comptes publics était en ce moment « sous contrôle ».

Alors il devrait se tenir de nouvelles élections. En attendant, le parlement sera dissous ou presque, il ne servira à rien, et un « gouvernement dit technique » se chargera d’appliquer en Italie les demandes édictées à Bruxelles exactement comme ce fut le cas lors de l’épisode de l’éviction de Silvio Berlusconi par Merkel et Sarkozy qui avait installé par un coup de force, là déjà, Mario Monti qui avait fait la politique demandée à Bruxelles.

La démocratie oui, mais que si votez comme on vous le demande !

L’Union européenne est devenue un monstre. Un « empire » qui poursuit sa propre logique de toute puissance et qui veut s’étendre. Tous ces empires ont toujours été, à travers les âges et l’histoire de l’humanité, des systèmes qui finissent en dictature.

L’Union européenne n’échappe pas à ce funeste destin.

Plus elle se fragilise, plus elle montre et démontre son inefficacité, plus elle est rejetée par les peuples qui la composent et plus, pour survivre, elle doit se montrer violente.

Ne vous faites aucune illusion.

Soit nous tuons cette Union européenne, soit nous liquidons ce système politique abjecte, négation de la démocratie et du droit légitime des peuples à disposer d’eux-mêmes, soit, dans 10 ans, l’Union européenne aura sa propre Stasi, ses lieux d’interrogatoires secrets de la Loubianka, ou encore ses propres goulags pour réprimer ses dissidents.

Lutter contre l’Union européenne est le devoir de chaque citoyen épris de liberté.

Je veux bien que Poutine soit un horrible dictateur avec de mauvaise élections. Que Maduro soit aussi un dictateur. Je veux bien accepter qu’en Chine aussi ce soit mal et la dictature, et ne parlons pas de la Corée du Nord et de tous ces pays qui oppriment leurs citoyens.

Mais posons la question qui fâche.

Quelle est la différence entre une élection en Russie et une élection en Italie ?

Aucune me semble-t-il car pour rester « politiquement correct », dans les deux cas, nous connaissons le résultat à l’avance.

Combien de fois l’Union européenne et ses commissaires politiques feront-ils revoter les Italiens ?

Ce qui est certain c’est que la prochaine fois, le score sera encore plus élevé contre le parti europhile.

Au bout du chemin, l’Union européenne devra accepter d’être ce qu’elle est : une véritable dictature où le droit de vote ne compte plus, ou alors elle devra accepter de disparaître.

Dans tous mes éditos en bas de page je cite cette phrase de Kennedy : « À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes. » Je la cite exactement pour ces raisons.

Une dictature, par nature et par essence, engendre de la violence. Nous en sommes au début de la décomposition de l’Empire européen. Comme toute décomposition, elle sera violente, et nous fera entrer dans une période d’immenses troubles.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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