Lagardère, Amber, le bras de fer continue

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Par Michel Delapierre Modifié le 30 janvier 2020 à 21h22
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Après avoir cédé 75% de Lagardère Sports au fonds américain HIG Capital, une cession qui valorise la branche Sports à environ 110 millions d’euros, le groupe Lagardère poursuit le recentrage de ses activités autour de la branche édition, Lagardère Publishing et de la branche commerce en zone de transports, Lagardère Retail.

Même si la partie média a été globalement revendue et il reste encore aujourd’hui un pôle Media News constitué de des radios, du JDD et de Paris Match. Rien n’indique pour l’instant que le groupe Lagardère souhaite s’en séparer.

Selon toutes les estimations, les deux activités centrales devraient réaliser d’excellents résultats en 2019, clairement supérieurs à ceux de 2018. Les chiffres du premier semestre donnés au mois de septembre 2019 indiquaient déjà une croissance de 4,4% en données consolidées pour Lagardère Publishing et de 15,8% pour Lagardère Retail par rapport à 2018.

Cette stratégie est le fruit d’un long bras de fer entre le groupe et son actionnaire minoritaire activiste, le fonds Amber Capital, qui milite pour ce recentrage depuis son entrée au capital il y a 2 ans. Depuis le 10 décembre dernier, Amber détient 6,7 % du capital et 5,03 % des droits de vote du groupe ce qui en fait le troisième actionnaire après la Qatar Investment Authority avec 13% et les parts détenues par Arnaud Lagardère lui-même à 7,33%.

Alors que l’on pourrait imaginer que cette situation apporterait un certain apaisement dans les relations entre le fonds activiste et la direction de Lagardère, Amber continue au contraire sa stratégie de pression en exigeant désormais la publication des comptes de la holding Lagardère Capital Management (LCM), structure qui sert notamment à la rémunération des dirigeants du groupe. Malgré une décision du tribunal de commerce de Paris le 16 octobre qui avait donné raison au fonds activiste, le groupe a fait appel et refuse pour l’instant de publier les comptes de LCM préférant payer une amende de 2000 euros par jour.

En poursuivant cette stratégie sans concession, Amber semble de plus en plus clairement afficher un objectif ultime : changer la gouvernance du groupe. Toutefois, la gouvernance du groupe Lagardère est protégée par une société en commandite, structure juridique qui rend toute tentative de prise de contrôle extérieure quasiment impossible. Une attaque frontale sur cette structure étant impossible, on semble donc assister à une stratégie d’encerclement et de harcèlement. En attaquant LCM, Amber cherche bien sûr à obtenir plus de clarté sur la rémunération des dirigeants mais c’est la gouvernance qui est visée.

Lagardère fait donc une nouvelle fois de la résistance. Habitué aux assauts de fonds activistes depuis de nombreuses années, le groupe n’a pas l’intention de baisser sa garde. Jusqu’à quand le fonds activiste poursuivra-t-il sa stratégie, personne ne le sait. Une chose est sûre, il lui faudra beaucoup d’endurance et de patience. En attendant, au mois de janvier 2020 le cours de bourse reste stable autour de 20 euros, zone qu’il fréquente depuis les 6 derniers mois.

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