Le chômage a baissé de manière sensible au deuxième trimestre. Ce qui peut apparaître comme une bonne nouvelle, cache en fait une situation beaucoup moins flatteuse.
Au deuxième trimestre, le chômage a reculé de 0,7 point, d’après l’Insee. Le taux de chômage s’établit à 7,1% de la population active en France, hors Mayotte, soit un total de 2 millions de personnes. Selon l’institut des statistiques qui calcule le chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), le nombre de chômeurs a diminué de 271.000 entre les mois d’avril et de juin. Si le chômage a augmenté de 1,8 point pour les moins de 25 ans, il a baissé de 0,8 point pour la catégorie des 25-49 ans, et de 1 point pour les 50 ans et plus.
Le trompe l’œil de la baisse
Mais voilà, si le bilan est effectivement flatteur, il est surtout en trompe l’œil. L’Insee explique que cette baisse du chômage, tandis que l’emploi a chuté dans le même temps, est « inhérente à la définition même du chômage ». Pour être comptabilisé en tant que chômeur, les critères établis par le BIT sont les suivants : il faut que la personne soit sans emploi pendant une semaine donnée, qu’elle soit disponible pour travailler dans les deux semaines à venir, qu’elle ait effectué une démarche active de recherche d’emploi durant les quatre dernières semaines, ou qu’elle ait trouvé un emploi débutant dans les trois mois.
Pas d’amélioration du marché du travail
De toute évidence, ce sont des critères très difficiles à remplir pendant le confinement. Il y a tout simplement eu beaucoup moins de chômeurs en recherche active d’emploi au printemps : ils étaient pour la plupart confinés chez eux. L’Insee conclut que la baisse nette du chômage ne traduit donc pas une amélioration du marché du travail, mais un effet du confinement sur les personnes sans emploi, qui l’emporte sur l’effet de hausse du nombre de personnes sans emploi. Le halo autour du chômage compte 2,5 millions de personnes qui souhaitent un emploi, sans toutefois être considérées au chômage.