Importante, modérée ou insuffisante : l’efficacité de chaque médicament bientôt indiquée sur chaque boite ?

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Par Laure De Charette Modifié le 16 septembre 2013 à 3h41

Plus d'un médicament sur dix ne serait pas utile. Si les laboratoires et la Sécurite Sociale le savent pertinemment, les consommateurs n'en sont pas toujours clairement informés. C'est dans l'espoir de mettre fin à la surconsommation de médicaments, coûteuse pour les comptes publics et potentiellement dangereuse pour les patients qui les ingèrent, que les laboratoires pharmaceutiques pourraient avoir l'obligation en 2014 d'indiquer sur chaque boîte de médicaments remboursable le "service médical rendu", comme le révèle le Parisien/Aujourd'hui en France. Ce code indiquerait "important", "modéré" ou "insuffisant", pour permettre aux patients de connaître la réelle efficacité de leurs gélules préférées.

La Sécurité Sociale rembourse des médicaments inutiles...

C'est le gouvernement de Lionel Jospin qui a introduit ce critère de « service médical rendu » (SMR). Un médicament est remboursé en intégralité s'il est jugé « irremplaçable », à 65% s'il a des effets « importants », à 35% s'ils sont « modérés » et à hauteur de 15% quand le bénéfice apporté est « insuffisant ».

A gauche, des voix s'élèvent depuis quelques temps pour ne plus rembourser du tout les gélules jugées inutiles, au motif notamment que la Sécurité sociale n'a pas vocation à prendre en charge l'effet placebo.

Trop de médicaments tuent le médicament

C'est d'ailleurs sous l'impulsion de Martine Aubry, alors ministre de la Solidarité en charge de la Santé, puis d'Elizabeth Guigou, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, qu'ont eu lieu les premières vagues de déremboursements de médicaments jugés médiocres.

Notamment parce qu'au-delà de trois médicaments pris simultanément, les conséquences de leur interaction restent plus qu'incertaines. L'intoxication médicamenteuse serait en effet responsable de plus de 20% des hospitalisations des personnes âgées, population fragile sur laquelle les effets réels des médicaments sont en général mal étudiés, voire le plus souvent inconnus. Les effets indésirables attribués aux médicaments constituent la sixième cause de décès actuellement aux États-Unis !

La France est un des pays où le plus grand nombre de médicaments sont remboursés : pres de 9 000, alors que l'Organisation Mondiale de la Ssanté liste seulement 350 médicaments essentiels...

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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