Je suis franchement sidéré par ce que je vois et ce que j’entends… Vous pourrez découvrir dans cette édition un article où le gouverneur de la Banque de France qui n’est autre que l’ancien patron de la BNP Paribas, explique qu’il « n’est pas inquiet pour les banques françaises » !
Avez-vous remarqué à quel point il faut comprendre toujours l’inverse de ce qui est dit ? Le ministère de l’emploi s’occupe au mieux du chômage ! Plus on vous parle de sécurité moins il y en a. Si vous faites appel à votre mémoire, Nicolas Sarkozy alors Président disait dans un discours à Toulon que les Français n’avaient « rien à craindre pour leur épargne à la banque »… c’était il y a longtemps ! Au tout début de cette grande crise et pourtant aujourd’hui alors que la situation s’aggrave à nouveau, on nous ressort les mêmes propos lénifiants et totalement faux.
Prudence donc dans les informations que vous « recevez » et surtout, un petit conseil, faites preuve de mémoire. Souvenez-vous. Quand vous ne vous souvenez pas ? Posez la question à Google, il a une excellente mémoire !!! Tout recommence, avec la même communication qu’en 2007!
Bref, l’information importante du jour c’est Janet Yellen la cheftaine scout de la FED la Banque centrale américaine.
Comme vous le savez, si vous suivez avec moi les aventures de notre petit monde économique, la FED devait monter les taux car c’est le plein emploi, la croissance « et toussa et toussa ». J’ai toujours soutenu (et nous ne sommes pas très nombreux c’est le moins que l’on puisse dire) que la FED ne pourrait pas initier un mouvement réel de hausse des taux d’intérêt sans casser définitivement le peu de reprise économique. Faire l’inverse réellement c’était créer volontairement les conditions d’un effondrement que les mêmes banques centrales ont tout fait pour éviter ces dernières années.
Bref, le problème de la Banque centrale américaine est de recréer un peu de rendement sans tuer l’économie, mais en période déflationniste c’est totalement illusoire ce que sait très bien la FED. Il s’agit simplement de faire croire à l’illusion d’une normalité monétaire alors qu’il n’y a pas de normalité monétaire. Nous sommes dans une économie casino où les faux monnayeurs impriment tant et plus.
Ce qui devait donc arriver arrive encore plus vite que prévu…
Comme nous l’apprend l’AFP « la présidente de la Banque centrale américaine (Fed) Janet Yellen a redit mercredi qu’elle s’attendait à une hausse graduelle des taux d’intérêt aux Etats-Unis mais s’est montrée inquiète de l’impact du ralentissement de l’économie mondiale.
Les développements économiques à l’étranger “comportent des risques pour la croissance américaine”.
Mme Yellen a notamment signalé “les incertitudes sur la politique de change” en Chine qui accroissent “la volatilité sur les marchés financiers”.
La patronne de la banque centrale juge aussi que si elles continuaient, les conditions financières moins favorables aux Etats-Unis — que ce soient le déclin des actions en bourse ou une nouvelle appréciation du dollar — , peuvent “peser sur l’activité et le marché du travail”. »
Autant dire que la patronne de la FED a listé presque toutes les difficultés de l’économie mondiale (en omettant sciemment les difficultés propres à l’économie américaine) pour conclure que les hausses de taux sont encore possibles mais sont moins probables…
« le Comité prévoit que les conditions économiques vont évoluer de telle façon que seulement une hausse graduelle des taux sera requise, redit-elle. Mais la politique monétaire n’est en aucun cas sur une trajectoire prédéterminée, a-t-elle ajouté »….
C’est donc encore une fois, dans ce monde de fous, cette simple petite phrase attendue et prononcée comme les « marchés » le souhaitaient qui aura permis d’enrayer la chute importante de ces derniers jours.
L’inflexion de la politique de remontée des taux ?
Ce n’est évidemment pas encore totalement acté et encore moins officiel, néanmoins, il est évident que les propos de la FED ne semblent pas pousse-au-crime.
Je maintiens qu’il est impossible à la FED d’augmenter les taux alors que la dette US est monstrueuse, que tous les acteurs économiques empruntent à taux variables, et que le dollar s’apprécie déjà fortement ce qui est en soi une forme d’augmentation indirecte des taux dans la mesure où cela provoque le même effet de ralentissement économique et qu’il faut être un grand malade pour vouloir ralentir une économie qui tourne déjà vraiment au ralenti !!! C’est la panne garantie !
La Fed sera donc au bout du compte obligé de réenclencher de plus belle la planche à billets et pour le moment c’est exactement ce que nous indiquent les cours de l’or.
En attendant mes chers amis, préparez-vous, il est déjà trop tard !
Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae