Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
J’ai toujours mis en garde, alerté et écrit tout le bien que je pensais de la candidature de Macron. Oui, j’ai toujours pensé que Macron était un immense danger pour notre pays et notre démocratie et que son élection en elle-même portait les germes d’un naufrage démocratique. Nous y sommes. Vous l’avez sous les yeux.
SI je dénonce la politique macronienne dans ce qu’elle peut avoir d’outrances sociales, je suis aussi « favorable » ou compréhensif, par pragmatisme économique, à certaines mesures même impopulaires qu’il a pu prendre – et c’est le cas par exemple, sur la fiscalité et notamment la suppression de l’ISF au profit de l’IFI.
Je ne suis pas un idéologue. Soit on ferme les frontières (et c’est ma préférence) et on peut taxer le « riche » qui est interdit de sortie du territoire autant que bon nous semble ou presque, soit on garde les frontières ouvertes, et dans ce cas-là nous sommes soumis aux conséquences de la compétition internationale à laquelle nous participons. Dans un tel cas, il faut supprimer l’ISF…
Il y aurait bien une troisième voie, celle d’une démondialisation intelligente, d’une sobriété dans la consommation, et d’une croissance soutenable basée sur ce que l’on appelle « l’économie circulaire », le tout avec une fiscalité environnementale (plus le produit parcourt de kilomètres, plus il est taxé, et ce n’est pas de ma faute à moi si la Chine est plus éloignée que la Bretagne).
Les dérives autoritaires de la toute-puissance
Je ne suis pas idéologue, ni dogmatique, et je n’ai rien contre Macron. En tant qu’observateur et citoyen engagé, je compte les points, et je dénonce ce qui me choque. Jusqu’à présent, il était normal et compréhensible de ne pas tout rejeter en bloc, et même de souhaiter la « réussite » de ce président pour la réussite de notre pays. Mais ce qui vient d’avoir lieu n’est en aucun cas excusable ou pardonnable, cela fait perdre la totalité de la légitimité. La totalité. Ce qui vient de se passer avec l’un des proches collaborateurs directs de Macron qui se fait passer pour un policier portant aussi bien des brassards de police que des casques de CRS, c’est tout simplement la mise en place d’une milice au service d’un président, et cela, disons-le, n’est en aucun cas tolérable.
Une milice présidentielle…
N’est tolérable en démocratie pour aucun dirigeant, qu’il soit socialiste, droitiste, extrême-droitiste, ou encore communiste. Accepter qu’un président puisse envoyer ses gros bras casser la gueule des citoyens et des « adversaires » politiques, c’est accepter la mise en place d’une dictature. Ce qui vient de se passer est rassurant sur ce qu’il reste encore de contre-pouvoirs dans notre pays, mais c’est infiniment grave pour la démocratie.
Un président qui recrute de gros bras, les installe au Palais de l’Élysée, et les utilise en tant que force supplétive de police pour les basses tâches que les services réguliers de police et de gendarmerie ne veulent pas réaliser, c’est un président qui institue une milice. Et quand il faut une milice pour assurer la « police politique » que nos forces de sécurités officielles ne veulent plus assurer, alors vous pouvez immédiatement penser aux heures les plus sombres de notre histoire.
Il n’y a aucune raison de soutenir un tel président.
Il n’y a aucune compassion à avoir à son égard.
Il n’y a aucune négociation sur les principes démocratiques à avoir.
Il n’y a aucune concession à faire en tant que citoyen sur notre droit à ne pas nous faire casser la gueule par la milice présidentielle.
En tant que citoyen français, je ne reconnais que les forces polices légitimes et républicaines que sont la police et la gendarmerie.
En tant que citoyen français, je ne reconnais que les décisions de justice de mon pays prises par des juges indépendants du pouvoir politique.
Tout ce qui s’écarte de cela, c’est la négation de la démocratie. Mais qu’arrive-t-il au président pour qu’il se comporte ainsi et use de tels procédés totalement hallucinants et dignes d’une république bananière ? Macron est effectivement en marche. Vers la dictature. Mais mon petit doigt me dit qu’il va falloir qu’il commence à mesurer sérieusement les conséquences de certains de ses actes. Je rappelle, à toutes fins utiles, que le mamamouchi du Palais était protégé par un autre gros bras, grand copain de Jawad, le célèbre logeur des terroristes du 13 novembre, un copain de console de jeux…
Nos forces de police et de gendarmerie ont également un rôle de garde-fou qu’elles n’ont pas voulu jouer. Elles sont investies du droit à la force légitime. En se laissant accompagner par les sbires du président, en toute illégalité, elles commettent elles aussi, par lâcheté et complicité, le même crime à l’égard de la démocratie. En se laissant instrumentaliser à des fins politiques par un pouvoir politique peu représentatif donc peu légitime, elles commettent une erreur fondamentale dont elles seront, à terme, également victimes.
Tout cela est gravissime
En France, en 2018, le président de la République a organisé une milice de gros bras au service de ses propres intérêts. Une milice… Je déteste les milices, c’est génétique dans la famille. Des restes indélébiles de la dernière guerre. C’est évidemment le signe d’une dictature en marche.
Ha, au fait, pour ceux qui cherchent du boulot, je viens de tomber sur une p’tite annonce. « Vous êtes costaud, un peu balourd et pas très finaud, vous aimez défoncer la gueule des opposants, vous vous sentez vivre quand vous frappez et que vous humiliez les autres, vous aimez la force brute, l’odeur du sang, vous prenez plaisir dans la souffrance des autres, surtout s’ils sont plus faibles et désarmés ? Alors ce poste de chargé de mission à l’Élysée est fait pour vous, vous pourrez frapper, torturer, et gazer autant que vous voudrez, en toute impunité. Si vous vous faites choper, rassurez-vous, vous n’aurez que « 15 jours » de suspension officielle, et on vous recasera ailleurs. » Vous pouvez directement envoyer votre CV au Palais à l’adresse suivante : 55, rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris ou par mail à l’adresse que vous connaissez déjà par cœur ici « pour écrire au Président de la République ».
Macron n’est plus dans les faits, dans les esprits et dans les cœurs, le Président de la République. Il n’est plus que le président d’une bande de voyous utilisant au pire et couvrant au mieux des méthodes crapuleuses. Allons jusqu’au bout de la logique. Ce n’est pas que les « cogneurs » du Palais qui doivent être sanctionnés. C’est le donneur d’ordre. Et le donneur c’est le président. Le « Jupiter » tout puissant, qui a décidé de faire rentrer dans la tête de ses opposants sa « pensée complexe » à coups de poings dans la gueule.
Macron et sa milice doivent trouver chaque citoyen de ce pays, chaque sans-dents, illettrés ou lépreux de ce pays en travers de leur chemin. Je refuse catégoriquement qu’un de mes compatriotes, au delà de toute opinion politique, puisse se faire tabasser par les milices du pouvoir.
Vive la France, vive les Français, insoumis, insolents, impertinents, indomptables.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae