Négociations entre patrons et syndicats sur le contrat de travail de demain : le jour J est arrivé

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Par Laure De Charette Modifié le 11 janvier 2013 à 4h15

Cela fait depuis le mois d’octobre qu’ils discutent et s’écharpent. Mais c’est aujourd’hui la date butoir pour le succès ou l'échec des négociations. Le patronat et les syndicats doivent à nouveau se retrouver aujourd’hui pour une séance cruciale de négociation sur le sujet épineux de la sécurisation de l'emploi. Epineux car d’un côté, les patrons réclament plus de flexibilité pour les entreprises, en multipliant notamment les formes de contrats à durée ou à objet déterminé, tandis que de l’autre, les syndicats veulent rendre plus contraignante l'utilisation des contrats courts de travail, afin de garantir plus de sécurité aux salariés… L’objectif étant, comme l’a redit François Hollande, de « lever ce que j'appelle la double peur: la peur du salarié d'être licencié, la peur de l'employeur d'embaucher ».

Petit à petit, chacun avance donc vers l’autre, à (très) petits pas : hier après-midi, le patronat a ainsi accepté de supprimer la référence à des « contrats de projet » dans son texte. Mais pas un mot hier sur la sur-taxation des contrats courts voulue par le gouvernement et par les syndicats pour décourager les employeurs d’y recourir, alors qu'il s'agit là du coeur du débat. Il est question en effet, pour inciter les employeurs à choisir le CDI, d'augmenter le montant de la somme que versent les entreprises à l'Unedic pour les personnes embauchées en contrat précaire. Mais jusqu'à ce jour, le Medef a refusé d'en entendre parler.

Près des trois-quarts des Français sont opposés à la suppression du CDI selon un sondage BVA, laquelle n’est pas en discussion puisque seuls d’éventuels aménagements sont actuellement débattus. La suppression est rejetée par 72% des personnes à revenus supérieurs et par 81% des personnes aux revenus plus faibles. Les inactifs refusent la suppression à 67%.

Mi novembre, il était convenu que les discussions entre partenaires sociaux devaient aboutir sous deux mois, faute de quoi, les politiques reprendraient la main sur le dossier. L’échéance arrive à terme…. Face au mur, il n’y a plus qu’à sauter ?

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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