Et maintenant la pénurie de pneus, pénurie de caoutchouc oblige !

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Par Charles Sannat Publié le 19 mai 2021 à 10h28
Pneu Augmentation Prix Automobile Michelin
61%Le prix du caoutchouc a grimpé de 61% entre avril 2020 et avril 2021.

Voyez-vous le problème, que la voiture soit électrique ou à moteur thermique avec un bon vieux diesel polluant, dans tous les cas, la voiture doit avoir des roues pour réussir l’exploit d’avancer sans trop de problèmes.

Cette pénurie de caoutchouc est donc un vrai caillou de plus dans la chaussure déjà bien inconfortable des constructeurs automobiles qui doivent faire face à des pénuries d’à peu près tout ou presque.

Or, depuis quelques semaines maintenant les grands constructeurs parlent du risque d’étranglement lié aux pénuries en caoutchouc. Une matière première qui fait l’objet d’énormes tensions.

La Chine rafle la production, et la stocke…

Nous apprenons dans cet article de Caradisiac que si la Thaïlande, « le premier producteur de caoutchouc, a connu des difficultés ces derniers mois face à des prix très faibles pour cette matière première du pneumatique. Les producteurs ont donc été encouragés à planter plus d’arbres et à augmenter la cadence, mais en 2020, la situation a évolué. La Chine a en effet commandé d’énormes quantités de caoutchouc stockées par la suite en Chine pour se protéger d’un trop grand rebond du marché ».

Vous pouvez déjà noter deux choses à ce niveau-là.

La première c’est que a minima la Chine anticipe les risques de pénurie, organise ses achats collectifs, et stocke massivement de quoi approvisionner et faire tourner ses industries.

La seconde, c’est que a maxima, la Chine organise les pénuries actuelles par sa politique justement d’achat et de stockage, on peut même parler de sa puissance d’achat. Pourquoi ? Parce que l’industrie chinoise est tout simplement la plus grande au monde et le plus gros client de tous les producteurs de matières premières. Vous vendez donc à la Chine. Il ne reste plus grand-chose, ou même plus rien pour les autres.

De ces politiques d’achats massifs, la Chine tire encore plus vers le haut son industrie car cela lui donne un avantage compétitif majeur. Elle peut produire, là où vous, petit industriel modeste européen ou américain, n’avez plus rien en stock et plus rien à vendre.

Mais ce n’est pas le seul effet de cette politique.

En achetant massivement et en asséchant les marchés internationaux, la Chine se sépare également de ses réserves de changes. Dollars surtout, euros un peu. Des monnaies qui minées par l’inflation à venir ne valent pas grand grand-chose à terme.

Mais ce n’est pas tout.

En troquant ses réserves de change contre des matières premières la Chine, va en réalité, alimenter le cycle inflationniste à venir.

Et cette inflation qui allait revenir la Chine l’anticipe déjà.

Mieux, la Chine va s’en servir pour mieux nous asservir et la transformer en arme de suprématie économique.

En stockant massivement aujourd’hui, la Chine prend un train d’avance dans l’inflation qui s’en vient, elle pourra donc facturer les hausses de prix toujours en avance et pas en retard.

Nous ici, en France, nous en sommes toujours à nous demander s’il faut ou pas faire un nouveau plan de relance avec de l’argent que nous n’avons pas, pour essentiellement acheter des produits à la Chine ce qui, à chaque fois, dégrade un peu plus notre balance commerciale, notre balance des paiements et appauvrit notre pays des montants de nos achats à l’étranger.

Nous sommes tout simplement mauvais parce que dirigés par une caste qui vend les intérêts de notre population soit par appât du gain, soit par bêtise crasse ou par faiblesse.

Dans tous les cas, ils sont profondément nuls, mauvais, n’anticipent rien et créent les conditions de la misère qui jour après jour gangrène notre pays.

Restez à l’écoute.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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