Crise de la dette : pour une réelle audace budgétaire !

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Par Alain Lambert Modifié le 17 juin 2013 à 5h09

« Il nous faut de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace, et la France sera sauvée ! ». C'est par ces mots que Danton proposait comme ligne de conduite de tout homme politique confronté à la dure réalité des temps.

Face au mur de ses dettes, la France n'a plus d'autre choix que l'audace politique, seule garantie du redressement budgétaire. Loin de toute austérité froide, sottement comptable, technocrate et déresponsabilisée, comme réfugiée derrière des préceptes économiques abstraits.

Ayons l'audace de dire qu'il n'y a plus d'Etat légitime lorsqu'il est incapable de s'interdire de dépenser plus que les contributions consenties par ses citoyens. Le niveau des prélèvements obligatoires français offre les ressources suffisantes aux administrations publiques pour garantir un standard social parmi les plus élevés du monde. L'administration française doit réapprendre qu'elle ne peut dépenser l'argent dont elle ne dispose pas !

Des efforts à faire dans la gestion de l'argent public

L'effort à réaliser pour respecter enfin nos engagements européens n'est en rien insurmontable. Il suppose seulement que des administrations prennent conscience que les dépenses, si elles ne leur coûtent rien à elles, coûtent en revanche beaucoup à l'ensemble des français. Lesquels sont légitimes à prétendre à une lisibilité et une bonne gouvernance dans la gestion de l'argent public.

Les dépenses excessives ne préparent pas l'avenir. Au contraire, elles l'hypothèquent. Elles menacent les générations futures qui, sans bénéficier de services publics d'une égale qualité, devront financer ceux des générations antérieures. Elles l'hypothèquent aussi en limitant tout investissement utile dans des secteurs d'avenir. Comme il y a le bon et le mauvais cholestérol, la dépense publique peut soit compromettre l'avenir en finançant uniquement le fonctionnement des services existants, soit le préparer en améliorant les infrastructures, ou en investissant dans notre capacité collective et individuelle à développer le Pays.

Ce n'est pas de l'austérité, de sévérité ou d'une dureté liée à un goût immodéré pour l'exactitude inflexible dont la France a besoin, mais c'est de courage. Du courage pour engager une gestion plus rigoureuse de la contribution commune. A l'image du Marquis de Sade qui appelait les français à faire « encore un effort si vous voulez être républicains », il faut donc dire « Français, allez un effort tous ensemble si vous voulez offrir un avenir à vos enfants » !

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Alain Lambert est Président du Conseil général de l'Orne. Il a été ministre délégué au Budget et à la Réforme budgétaire de 2002 à 2004. Il est aussi membre honoraire du Sénat.

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