Ecarts de salaires : pas de limitation aux salaires des grands patrons en Suisse

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Par JOL Press Modifié le 25 novembre 2013 à 15h30

Le résultat du vote était attendu. Les Suisses, invités à voter ce week-end, se sont prononcés majoritairement contre l’initiative 1:12, visant à limiter au sein d’une même entreprise, le salaire le plus élevé à 12 fois le salaire du collaborateur le moins bien rémunéré.

Les écarts de salaire en ligne de mire

L’initiative « 1 :12 – Pour des salaires équitables », lancée par les jeunes socialistes du pays, visait à limiter les hauts salaires par l’instauration d’une échelle de rémunération allant au maximum de 1 à 12. C’est-à-dire qu’au sein d’une même entreprise, le plus haut salaire ne pourrait dépasser 12 fois le salaire le plus bas.

Il faut dire qu’en Suisse certains patrons de multinationales installées dans le pays se distinguent par des rémunérations particulièrement indécentes. Ainsi, en 2011, chez Nestlé, l’échelle de rémunération allait de 1 à 73. Chez Novartis, l’écart allait de 1 à 266.

Pour David Roth, président de la jeunesse socialiste (JS) : « Ces dix dernières années, une petite partie de la société s’est emparée de la plus grosse partie des bénéfices ». L’initiative ayant franchi la barre des 100 000 signatures, en vertu du système suisse, elle a pu être soumise à un vote du peuple.

Les Suisses disent « non »

Malgré la mobilisation des militants socialistes, et les nombreux drapeaux aux fenêtres en soutien au projet, comme les sondages le laissaient clairement présager, le « non » l’a emporté largement (plus de 65% des suffrages), sans qu'aucun canton n’ait accepté la loi. La mobilisation contre l’initiative a été extrêmement importante et le gouvernement suisse a manifesté clairement son opposition.

Pour les détracteurs du projet, celui-ci aurait pénalisé très nettement la compétitivité de la Suisse, qui aurait éprouvé davantage de difficultés à garder sur son territoire ses travailleurs les plus brillants. De nombreuses entreprises auraient en effet été tentées de délocaliser leur direction pour contourner le système. La baisse des recettes fiscales induite par une limitation des rémunérations a également été pointé du doigt.

Par ailleurs, il faut souligner que rien n’aurait empêcher les entreprises suisses de scinder leurs activités en différentes entités pour se conformer à la loi tout en maintenant les mêmes niveaux de rémunération.

Si les salaires ne seront pas limités, les Suisses ont en revanche voté il y a huit mois ( 67% des suffrages) pour la suppression des parachutes dorés des grands patrons.

Un sujet clos ?

Malgré le résultat du vote, la gauche reste mobilisée, contre les salaires des grands patrons mais aussi pour le relèvement du salaire minimum. Un nouveau vote pourrait avoir lieu l’année prochaine, notamment sur le salaire minimum mensuel de 4 000 francs suisses demandé par l’Union syndicale suisse (USS). Le conseiller national socialiste, Cédric Wermuth, a par ailleurs indiqué : « Nous étudions de quelle façon nous allons agir contre les excès salariaux dans le futur».

Pour la droite, en revanche, le sujet est clos, dans la mesure où le peuple a manifesté de manière claire son opposition à une limitation des revenus. Pour Christophe Darbellay, président du parti-démocrate chrétien, les Suisses ont exprimer leur souhait de « ne pas changer une recette qui gagne ».

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