Le Think Tank libéral « Institut Montaigne » détruit la maxime sarkozyste du « travailler plus pour gagner plus » en lui remplaçant une maxime qui fera beaucoup moins plaisir aux travailleurs français : travailler plus pour gagner le même salaire. C'est la solution préconisée par le papier intitulé « Temps de travail : mettre fin aux blocages » publié ce mercredi 8 octobre 2014 par l'Institut.
Une attaque directe aux 35 heures
Le Think Tank a dans sa ligne de mire une chose précise : les 35 heures. Fortement critiquées par la droite et par les entreprises, elles sont un bastion de la gauche et surtout des syndicats français qui ne veulent même pas entendre parler d'une réforme à ce sujet.
Toutefois, les 35 heures ont entraîné un écart considérable entre la France et les autres pays de l'OCDE puisque « tous secteurs confondus, les salariés à temps plein travaillent en France moins que dans la plupart des pays européens et des économies comparables de l'OCDE » souligne l'Institut Montaigne. Logique, en même temps.
Mais cela a un impact direct sur la compétitivité de la France et le coût du travail puisque le salaire des Français, lui, ne compense pas cet écart.
Le choc de compétitivité tient tout dans cette réforme
Pour l'Institut Montaigne, c'est clair : si le gouvernement veut réaliser ce célèbre « choc de compétitivité » dont il parle depuis des lustres, les 35 heures sont une question qu'il ne peut pas ignorer. Mieux : « Une hausse du nombre d'heures travaillées sans compensation salariale, en permettant à la fois une baisse du coût du travail et une hausse de la production, pourrait permettre de créer un véritable choc de compétitivité en France ».
Il faut dire qu'en un an, un salarié français aura travaillé en 2013 186 heures de moins qu'un Allemand (soit 7,75 jours complets, plus d'une semaine) et 239 heures de moins qu'un Britannique (soit 9,95 jours complets). Et attention, le problème n'est pas que dans le secteur privé.
Les fonctionnaires aussi sont en cause puisqu'en moyenne, en un an, ils travaillent 124 heures de moins que leurs homologues de l'OCDE (selon les données de 2010). Une situation qui n'a pas été aidée par la suppression du jour de carence dans l'administration publique décidée par la gauche et que le Think Tank estime nécessaire de réinstaurer.
La solution ? Supprimer les 35 heures, tout simplement
Du coup, le Think Tank n'y va pas par quatre chemins : si on veut relancer la compétitivité et la croissance en France, il faut supprimer les 35 heures. Au minimum il faudrait faire passer la durée légale de travail à 38 heures ou 40 heures par semaine et ne faire déclencher les « heures supplémentaires » qu'au-delà.
Mais le Think Tank va plus loin et estime que le mieux serait de « supprimer la durée légale de travail » afin qu'elle soit décidée via des discussions entre les syndicats et les patrons.
Et s'il n'y a pas d'accord ? C'est le patron qui décide : « en cas d'absence d'accord, la décision unilatérale du chef d'entreprise » est à préconiser selon le l'Institut Montaigne.