Désormais, de nombreux vacanciers glissent dans leurs valises leur ordinateur. Pas question de déconnecter, même en congés !
Vacances, j'oublie (pas) tout...
Le droit à la déconnexion, instaurée par la loi Travail portée par Myriam El Khormi, ne serait donc pas encore rentrée dans les mœurs. Plus de six mois après la mise en application de ce nouveau droit numérique, une grande majorité de Français a du mal à se déconnecter, selon un sondage effectué auprès des utilisateurs de Vivastreet.
Alors même que pour les salariés, l’omniprésence et l’utilisation quotidienne des outils numériques représentent un stress supplémentaire et une détérioration de l’état de santé !
Ainsi, près de 72 % des sondés se disent prêts à consulter leurs emails professionnels en dehors du travail. De plus, ils sont plus des deux tiers (64 %) à répondre aux appels de leur supérieur hiérarchique durant leur temps libre, y compris pendant les vacances.
On le sait, avec la prolifération des nouveaux moyens de communication, faire une pause et séparer sa vie professionnelle de sa vie privée devient de plus en plus difficile pour les salariés et dirigeants. En effet, grâce aux nouvelles technologies, il est désormais très simple de pouvoir consulter ses emails professionnels n’importe où et à n’importe quel moment, weekend et vacances compris.
Ce phénomène touche davantage les jeunes générations. Selon Julien André, directeur emploi chez Vivastreet, « deux phénomènes peuvent expliquer cela. Le premier est sans doute générationnel. Puisque plaçant le digital au centre de leur vie quotidienne, les plus jeunes ont, de fait, plus de mal à définir les limites entre leur vie privée et leur vie professionnelle. Enfin, à des postes hiérarchiques souvent inférieurs, ils se sentent plus souvent soumis à l’obligation de répondre à leur supérieur. »
Un droit, quel droit ?!
Le droit à la déconnexion est entré en vigueur le 1er janvier 2017. Il oblige les entreprises de plus de 50 salariés à engager des négociations avec les partenaires sociaux sur « les modalités d’exercice du droit à la déconnexion ». En l’absence d'accord sur la mise en place des dispositifs de régulation de l'utilisation des outils numériques, l'employeur doit élaborer une charte après avis du comité d'entreprise ou, à défaut, des délégués du personnel.
Mais concrètement, ce droit reste encore nébuleux pour les salariés. En effet, une majorité manque sans doute d’informations à ce sujet puisque près de la moitié des sondés n’a pas souhaité donner son avis dans le cadre de ce sondage (47 %) et plus d’un tiers d’entre eux ne constatent pas de réels changements dans leur entreprise (37 %).