Travail au noir : 43% des employeurs estiment ne pas être dans l’illégalité

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 8 janvier 2021 à 15h21
Travail Noir Non Declare Regularisation
cc/pexels - © Economie Matin
2,5 millionsLe travail au noir concernerait 2,5 millions de personnes en France.

Un très grand nombre de chefs d’entreprise et de particuliers qui emploient d’autres personnes au noir ne sont pas conscients qu’ils font quelque chose d’illégal, nous apprend le dernier baromètre du travail au noir « Oui Care / Market Audit ».

Travail au noir : seuls 7% des employeurs ont décidé de se mettre en règle en 2020

Les années passent, mais éradiquer le travail au noir s’avère un chantier tout aussi compliqué en France. Si 56% des employeurs ayant recours au travail non déclaré confient que leur regard sur ce problème a changé au cours de l’année 2020, beaucoup ne se rendent même pas compte qu’ils font quelque chose d’illégal. Pour preuve, 43% de ces employeurs interrogés dans le cadre du dernier baromètre du travail au noir « Oui Care / Market Audit » ont déclaré ne pas avoir l'impression d'être dans l'illégalité.

En définitive, seuls 7% des employeurs ayant recours à de la main-d’œuvre non déclarée ont décidé de se mettre en règle au cours de l’année 2020. Interrogés sur les mesures qui pourraient les convaincre de se mettre en règle, 66% de ces employeurs récalcitrants ont répondu que ce serait un crédit d'impôt instantané.

Le travail au noir concernerait 5% de la main-d’œuvre

Selon un rapport du Conseil d'Orientation pour l'Emploi publié en février 2019, le travail non déclaré concerne en France entre 2 et 3% de la masse salariale et autour de 5% de la population de 18 ans et plus, soit 2,5 millions de personnes. Les principales catégories exposées au travail au noir sont les personnes peu qualifiées, les plus jeunes et, dans une moindre mesure, les plus âgés. Les hommes sont légèrement plus représentés que les femmes parmi les travailleurs non déclarés.

Les taux les plus élevés de travail au noir se retrouvent dans l’hôtellerie-restauration, le commerce de détail alimentaire, le BTP, le gardiennage mais aussi l’agriculture et les services à la personne. Selon le Conseil d’Orientation pour l’Emploi, cette distribution sectorielle a une explication : il s’agit de secteurs intensifs en travail, reposant sur une part importante d’emplois faiblement rémunérés, souvent non qualifiés et très dépendants de la conjoncture.

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Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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