Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Ha, Trump, mon bon Trump, mon brave Trump… Je sais, on n’a pas le droit de faire des compliments au président américain que l’on se doit d’insulter et de traiter d’abruti et de populiste pour être bien vu dans les médias.
D’une part, les « médias » ne demandant pas mon avis, ce qui me laisse une immense liberté de parole dont je ne peux que les remercier, et étant d’autre part très versé aussi bien dans la doctrine de Sun Tzu que de Machiavel, et n’ayant pas la moindre crainte à évoquer la raison d’État (et je parle du nôtre), je dois vous avouer que les dernières saillies (économiques et pas avec les call-girls) du président américain me ravissent l’esprit.
Vous connaissez l’adage « les ennemis de mes ennemis sont mes amis ».
En voici une version moderne et adaptée avec le trio USA-Allemagne-France.
Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais les hauts fourneaux dans notre pays se font plutôt rares, et puis l’acier français n’est plus ce qu’il était… Demandez à Monsieur Mittal qui fait du métal avec Arcelor. Non, la hausse des taxes sur l’acier européen aux États-Unis ne va pas provoquer chez nous des insomnies irréparables.
Allons même un poil plus loin. Comme nous n’avons pas de Mercedes, et qu’il n’y a bien que le Mentalist pour rouler aux États-Unis dans une voiture française (de collection et des années 60), notre auguste industrie automobile est largement à l’abri des droits de douane de la seigneurie de la Maison Blanche !
En revanche, la grosse Bertha d’outre-Rhin fait grise mine, et c’est là que je me marre !
Charles arrête d’écrire de cette façon-là, ce n’est pas sérieux, me glisse ma tendre épouse dans l’oreille. Je sais, je sais, mais j’aime parler de sujets très sérieux de manière fort badine. Cela dédramatise les choses pourtant importantes pour notre avenir collectif.
Trump à Macron !
« Trump aurait déclaré à Macron qu’il s’emploierait à ce que plus aucune Mercedes ne roule sur la Cinquième Avenue à New York, selon un hebdomadaire économique allemand. Si l’enquête demandée mi-mai par le président américain sur les importations automobiles débouchait sur une augmentation de 25 % des droits de douane, comme le craignent notamment les constructeurs allemands, cela pourrait provoquer pour la voiture haut de gamme allemande, une charge de 4,5 milliards d’euros.
Le président américain Donald Trump, engagé dans une lutte sans merci contre son déficit commercial, a dit en avril à son homologue français Emmanuel Macron qu’il interdirait les voitures de luxe allemandes aux États-Unis, écrit le Wirtschatswoche jeudi, citant plusieurs diplomates américains et européens. »
En fait, pour être précis, Trump a déclaré à Macron qu’il s’emploierait à ce que plus aucune Mercedes ne roule sur la Cinquième Avenue à New York !!!
C’est d’ailleurs quasi-officiel avec à la manœuvre des fuites « franco-américaines », toujours cette histoire de « les ennemis de mes ennemis sont mes amis », et les relations internationales mes amis, sont très retors !
Angela la mondialiste face à Trump le souverainiste !
Souvenez-vous, il y a quelques mois, quand Trump accédait à la Maison Blanche sous les huées et les quolibets de l’élite mondialiste mondiale (je sais, c’est un tantinet redondant) la Merkel, la grande, la belle mondialiste devenait la héro.e (mon écriture inclusive pointe juste le ridicule de l’écriture inclusive) en étant bombardée de facto « leader du monde libre ».
Oui, vous comprenez mes amis, il y a le monde libre, le nôtre. Il y a donc par opposition le monde occupé… par des forces d’occupation je suppose, vu que si on est occupé c’est par une force d’occupation, Français et Allemands en sachant quelque chose. Je pense que ceux qui occupent le monde occupé sont les souverainistes, les nationalistes et par-là même disons-le les fascistes xénophobes et atteints de toutes les phobies les plus terribles, ayant appris récemment par notre Schiappa nationale que certains de mes compatriotes souffraient d’une pathologie appelée « transphobie ». Oui sont transphobes les parents d’enfants dont on a annoncé un lundi que le mardi il conviendrait d’appeler Monsieur le prof de français, Madame la prof de français, ce qui n’est pas la manière la plus diplomate et la plus fine d’annoncer un changement de sexe. C’est ce qui arrive quand on fait de l’idéologie et des actes militants au lieu d’actes de bienveillance, de générosité et d’amour, mais l’amour du prochain est une idée nauséabonde.
Bref, tu t’égares, me susurre ma moitié, reviens à tes moutons.
Mes moutons, enfin plutôt ceux de Merkel, qui est UNE mondialiste par opportunisme et parce qu’elle représente l’une des nations qui gagne le plus depuis 20 ans dans la mondialisation actuelle.
La fin du modèle allemand, c’est le début de la fin de la crise pour la France.
Pour nos politiquement corrects cucul-gnangnan qui ne comprennent rien, j’aime l’Allemagne, les Allemands et leur sublime culture.
Mais de la même manière qu’Obama ou Trump n’ont jamais été autre chose que les présidents des États-Unis d’Amérique, servant les intérêts exclusifs des États-Unis d’Amérique et de leur toute-puissance, Merkel, la chancelière allemande, n’est pas au service de l’Europe, pas plus qu’elle n’est au service des Français.
Angela Merkel poursuit une politique au service exclusif de la nation allemande et des intérêts de l’industrie et de l’économie allemande, avec une volonté farouche d’asseoir la domination germanique et son leadership sur l’Europe.
Ce sont les faibles qui hurlent « l’Europe, de l’Europe, il nous faut plus d’Europe », les faibles dirigeants français qui ont la trouille au ventre de devoir prendre de vraies décisions et de mener une véritable politique pour la nation française.
Merkel, elle, fait vendre ses produits partout dans le monde en ayant annihilé les capacités industrielles des autres pays européens en les étouffant à petits et grands feux avec la monnaie unique, la force de l’euro, par une utilisation habile des institutions européennes et de la doctrine de libre-échange.
Les Allemands n’ont plus de concurrents à part la Chine.
Je pensais que la fin de l’industrie allemande viendrait de la montée en gamme de la Chine, ce qui est déjà le cas, avec depuis 1 an, les Chinois qui rachètent les entreprises allemandes.
Et ne voilà-t-y pas que le Donald s’y met aussi ! Qu’il vient donner le coup de pied au cul de l’âne à la Merkel en lui expliquant que ses Mercedes vont devoir payer 25 % de droits de douane.
Je sais, il ne faut pas se moquer des malheurs des autres, ce n’est pas très charitable, mais que voulez-vous, les Allemands vont trouver nettement moins drôle la mondialisation en se faisant tailler des croupières par les Chinois et en se faisant taxer leurs exportations par les Américains.
À titre personnel, je trouve cela exquis. Il est essentiel de rééquilibrer les déséquilibres ! Sauf que pour ceux qui se font rééquilibrer, les rééquilibrages sont toujours des moments pénibles à vivre.
Ce Trump a quand même quelques bons côtés !
Je sais, on n’a pas le droit de dire cela, mais même Macron le pense au moment où j’écris ces lignes (mais il ne le dira pas comme ça). Pensez donc, Macron, il se marre dans le Palais. Trump vient de lui servir sur un plateau d’argent de quoi négocier avec Merkel qui ne négocie jamais rien avec la France, tant le différentiel de puissance est évident.
Si Merkel veut des sanctions contre les USA, il faudra l’aval de Macron !!!
Voilà donc notre petit Manu qui a enfin autre chose qu’une main faible dans cette effroyable partie de poker menteur qui se joue en Europe et dans le monde !
Savoir ce qu’il en fera est une autre question.
Dernier élément de réflexion, le titre de cet article, vous l’aurez compris, est en réalité erroné. Trump n’a pas déclaré la guerre à l’Europe, il a déclaré la guerre commerciale à l’Allemagne. Et je crois que je vous l’ai déjà dit, mais « les ennemis de mes ennemis sont mes amis » !
Vive la France.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae