Avec des milliers d’offres d’emploi non pourvues, les enjeux de formation et de recrutement dans le secteur du nucléaire en France deviennent incontournables !
Emploi : 10 000 postes à pourvoir dans le nucléaire en 2025

Chaque année, le nucléaire attire davantage de candidats, mais les besoins ne cessent de croître. Retour sur une industrie stratégique qui combine défis techniques, innovations et opportunités de carrière.
Nucléaire : la demande d'emploi explose !
Le secteur nucléaire français, qui emploie actuellement environ 220 000 personnes, propose en permanence près de 10 000 offres d'emploi sur le site de France Travail. Cette demande s’explique par deux facteurs principaux : la relance de l’atome en France et les départs massifs à la retraite. Selon Hélène Badiaà auprès de l'AFP, présidente de l’Université des métiers du nucléaire, l’attractivité de la filière connaît un regain auprès des jeunes en orientation et des professionnels en reconversion.
Cette dynamique est renforcée par des initiatives nationales comme la semaine des métiers du nucléaire (du 3 au 7 février 2025 pour cette année), qui a vu ses visiteurs doubler en deux ans, passant de 8 000 participants lors de la première édition à 16 000 l’année suivante. Cette semaine a lieu sur le site Framatome du Creusot, avec un invité de marque : le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci. Ces efforts participent à rendre ce secteur plus accessible tout en stimulant l’intérêt pour des métiers parfois méconnus.
La relance du parc nucléaire existant et la construction de nouveaux réacteurs de type EPR2 ou SMR (petits réacteurs modulaires) nécessitent des profils hautement spécialisés. Parmi les métiers en tension, on trouve les soudeurs, les électriciens, les chaudronniers, les techniciensiens en radioprotection ou encore les automaticiens.
Pour répondre à ces exigences, des dispositifs de recrutement ont été mis en place, comme la méthode de recrutement par simulation. Frédéric Toubeau, directeur de France Travail en Auvergne-Rhône-Alpes, explique que ce système évalue les habilités des candidats à effectuer des gestes professionnels précis. Une initiative qui a permis, par exemple, à une ancienne pâtissière de se reconvertir avec succès... dans la soudure !
Des formations en plein essor
L'institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN) témoigne également de l’essor du secteur. En cinq ans, les effectifs de sa formation d’ingénieur spécialisé en génie atomique ont presque doublé, atteignant 80 étudiants à la rentrée 2024-2025.
En parallèle, les entreprises du secteur investissent massivement dans la formation pour élargir leur vivier de talents. Ces efforts ciblent particulièrement les femmes, les seniors et les habitants des quartiers prioritaires, des profils historiquement sous-représentés dans cette industrie. Cette politique inclusive vise à accompagner l’ambition du secteur : recruter environ 100 000 personnes d’ici à 2033.
À l’heure où l’indépendance énergétique est une priorité stratégique, la filière du nucléaire bénéficie toujours d’un soutien politique et financier important. Cette dynamique contribue à renforcer sa position comme levier de croissance économique et de création d’emplois.