Paris : quelle est la cause de l’incendie du centre de tri du 17ème ?

L’incendie survenu le 7 avril 2025 dans un centre de tri opéré par le Syctom, boulevard de Douaumont à Paris, suscite une réorganisation immédiate des flux de déchets et une série de restrictions dans l’espace public environnant. Plusieurs axes sont à éviter, et une redéfinition logistique s’impose à l’échelle métropolitaine.

Jade Blachier
By Jade Blachier Published on 8 avril 2025 14h46
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paris-quelle-cause-lincendie-centre-tri-17eme - © Economie Matin
70 millions d’eurosLe centre de tri du boulevard de Douaumont avait été inauguré en 2019 pour un montant estimé à 70 millions d’euros.

Le lundi 7 avril 2025, un incendie s’est déclaré dans un centre de tri et de traitement des déchets situé dans le 17ᵉ arrondissement de Paris. Le site, géré par le Syctom (Syndicat mixte central de traitement des ordures ménagères), traitait les déchets de près de 900 000 habitants. L’infrastructure, entièrement détruite, était l’un des cinq principaux pôles de traitement des déchets ménagers recyclables d’Île-de-France. Outre les conséquences matérielles pour l’opérateur public, l’incident impose des contraintes immédiates à la circulation urbaine, à la gestion des déchets et à la planification des services municipaux dans l’ouest parisien.

Axes à éviter et restrictions urbaines : les effets immédiats sur la mobilité

Dès les premières heures suivant l’extinction du feu, les autorités municipales ont annoncé une série de mesures destinées à limiter l’exposition des usagers à d’éventuelles résidus de combustion, mais également à garantir la sécurité des interventions sur site. Plusieurs voies ont été partiellement neutralisées à la circulation, notamment le boulevard de Douaumont et ses abords immédiats, ainsi que les rues de Saussure et Cardinet. L’avenue de la Porte de Clichy fait également l’objet de restrictions temporaires.

En parallèle, des espaces publics situés à proximité du site ont été fermés au public jusqu’à nouvel ordre. C’est le cas du parc Martin-Luther-King, du square Paul-Paray et du jardin Claire-Motte. Ces fermetures, bien que ciblées, affectent temporairement la fréquentation de plusieurs zones résidentielles densément peuplées et imposent une adaptation des cheminements piétons et cyclables dans le secteur.

Les automobilistes sont invités à contourner la zone sinistrée, en privilégiant les grands axes périphériques ou les artères secondaires du nord-ouest parisien. En heure de pointe, les ralentissements sont notables sur les secteurs de Clichy et de la Porte d’Asnières.

Un centre stratégique du Syctom hors service pour une durée indéterminée

Le centre de tri du boulevard de Douaumont avait été inauguré en 2019 pour un montant estimé à 70 millions d’euros. Conçu comme un équipement modèle en matière de traitement des matériaux recyclables, il traitait une part significative des déchets issus des collectes sélectives de plusieurs communes franciliennes, incluant trois arrondissements de Paris et une partie des Hauts-de-Seine et de la Seine-Saint-Denis.

L’incendie, qui s’est déclenché dans une zone de stockage intermédiaire, a ravagé l’essentiel de l’infrastructure. Le bâtiment, dont l’ossature en bois constituait l’un des choix architecturaux originaux, ne pourra pas être remis en service à court terme. Les premières estimations évoquent une indisponibilité de plusieurs mois, voire d’années.

Dans l’immédiat, les déchets collectés dans les zones précédemment desservies par le site seront redirigés vers d’autres installations du Syctom. Les flux seront réorganisés vers les centres de Nanterre, Le Blanc-Mesnil, Ivry-sur-Seine et Romainville. Cette redistribution suppose une adaptation rapide des schémas logistiques, avec un risque de tensions sur la capacité d’absorption des sites restants.

Conséquences financières et organisationnelles pour le Syctom et ses partenaires

Le Syctom devra absorber les coûts liés à la désorganisation temporaire du service et au report d’activité sur les autres installations. Le surcoût opérationnel pourrait être significatif, notamment en matière de transport interurbain, de maintenance préventive des équipements sollicités et de personnel mobilisé.

En parallèle, la perte temporaire de capacité de tri dans la région impose un suivi renforcé des taux de valorisation matière, qui pourraient être impactés. Une baisse de performance dans la chaîne du recyclage régional est à prévoir, au moins à court terme, dans les zones directement affectées.

Pour les entreprises de collecte, en particulier les opérateurs sous-traitants intervenant pour les communes membres du Syctom, les itinéraires et les horaires de tournée pourraient être modifiés. Les municipalités seront appelées à ajuster temporairement leurs calendriers de collecte, en coordination avec les services métropolitains.

Répercussions urbaines et perspectives de reconstruction

L’interruption prolongée du site pose la question de la pérennité des choix architecturaux dans les infrastructures de traitement de déchets. Le recours à des matériaux combustibles pour des installations classées ICPE (Installations classées pour la protection de l’environnement) pourrait faire l’objet d’un réexamen réglementaire. De même, les dispositifs de sécurité incendie déployés, notamment les systèmes de déluge et de confinement, devront faire l’objet d’un audit approfondi.

En ce qui concerne la reconstruction, aucune date n’a encore été avancée. Le Syctom a toutefois indiqué que le site ne serait pas opérationnel avant de nombreux mois. La remise en état nécessitera non seulement une dépollution complète, mais également un redéploiement architectural, technique et administratif.

Jade Blachier

Diplômée en Information Communication, journaliste alternante chez Economie Matin.

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