Après plusieurs mois d’ajustements mesurés, l’OPEP+ a choisi la prudence : le cartel pétrolier n’augmentera pas sa production de pétrole au premier trimestre 2026. Une décision stratégique, révélatrice de ses inquiétudes face à un marché saturé et à un ralentissement de la demande mondiale.
Pétrole : l’OPEP+ freine sur la hausse de la production

Réunis le 2 novembre 2025 à Londres et Moscou, les ministres de l’énergie de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés ont annoncé une nouvelle orientation de leur politique de production. Après avoir relevé leurs objectifs de 137 000 barils par jour en décembre, ils ont décidé de ne pas augmenter la production de pétrole au premier trimestre 2026.
Pétrole : Une hausse modeste de la production avant une pause stratégique
L’OPEP+, qui regroupe treize membres du cartel et dix alliés menés par la Russie, a acté une augmentation limitée de la production en décembre 2025, identique à celles d’octobre et de novembre. Huit pays — l’Arabie saoudite, la Russie, les Émirats arabes unis, l’Irak, le Koweït, Oman, le Kazakhstan et l’Algérie — relèveront ensemble leur production de 137 000 barils par jour, selon Reuters. Cette décision marque la poursuite d’une stratégie graduelle, amorcée au printemps dernier, visant à stabiliser le marché mondial du pétrole tout en répondant partiellement à la demande.
Depuis avril 2025, l’ensemble du groupe a augmenté ses quotas d’environ 2,9 millions de barils par jour, soit près de 2,7 % de l’offre mondiale, d’après Boursorama. Ce rythme modéré a permis de limiter la pression sur les cours du brut, restés autour de 65 dollars le baril pour le Brent début novembre. L’annonce de la pause prévue pour le premier trimestre 2026 a d’ailleurs provoqué une légère hausse des prix, le WTI atteignant environ 61,19 dollars.
Pourquoi l’OPEP+ préfère temporiser dès 2026 ?
Cette décision de ne pas relever la production de pétrole en début d’année prochaine traduit la prudence du cartel face à une surabondance potentielle. « Au-delà de décembre, en raison de la saisonnalité, les huit pays ont aussi décidé de suspendre les hausses de production en janvier, février et mars 2026 », a indiqué l’OPEP+ dans un communiqué repris par Reuters. Les perspectives de consommation, bien que toujours orientées à la hausse, se tassent légèrement en raison d’un ralentissement économique dans plusieurs régions consommatrices, notamment en Asie et en Europe.
L’organisation maintient en effet ses prévisions d’une croissance « relativement élevée » de la demande mondiale pour 2025 et 2026. Mais elle reconnaît que le marché retrouvera une offre plus abondante l’an prochain, notamment avec la reprise progressive de la production américaine et le retour sur le marché de volumes supplémentaires du Nigeria et de l’Iran. En conséquence, le cartel préfère anticiper une baisse saisonnière de la demande hivernale et préserver la stabilité des prix plutôt que de risquer un excédent durable.
