Le plein emploi, c’est plus maintenant

L’Insee prévoit une augmentation du taux de chômage l’année prochaine, remettant en question l’objectif de plein emploi poursuivi par le gouvernement. L’économie française fait face à de sérieuses bourrasques.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 15 décembre 2023 à 14h00
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7,4%Le taux de chômage s’établissait à 7,4% de la population active au troisième trimestre.

Depuis le début de l'année 2023, la France observe un net ralentissement dans la création d'emplois, mettant en lumière les défis économiques actuels. Selon l'Insee, le taux de chômage devrait grimper à 7,5% de la population active à la fin de l'année, contre 7,4% au troisième trimestre. Cette hausse, bien que modeste, représente une tendance préoccupante, surtout après plusieurs années de baisse consécutive du chômage. Les perspectives de plein emploi s’éloignent nettement.

Un ralentissement alarmant de la croissance et de l’emploi

Ce ralentissement est principalement attribué à un contexte de croissance économique atone. La France, tout comme d'autres pays européens, fait face à une baisse de la productivité, c'est-à-dire la richesse générée par emploi. L'Insee souligne que, pendant presque deux années, la croissance de l'emploi avait surpassé celle du PIB, mais cette dynamique semble désormais s'inverser. En réponse, le gouvernement explore différentes pistes pour libéraliser davantage le marché du travail, dans l'espoir de stimuler la création d'emplois. Néanmoins, ces mesures pourraient s'avérer insuffisantes dans le contexte économique actuel, surtout dans l'objectif du plein emploi.

Les perspectives pour le premier semestre 2024 ne sont guère plus réjouissantes. L'Insee anticipe une hausse du taux de chômage à 7,6% à la mi-2024, marquant un net ralentissement dans la création d'emplois post-Covid. En 2022, la France a connu une moyenne de plus de 100.000 créations d'emplois par trimestre, un chiffre qui a chuté à 26.000 au quatrième trimestre de 2023. Pour les premiers mois de 2024, seulement 23.000 emplois seraient créés.

Le plein emploi à la merci de la conjoncture

Ce coup de frein s'explique en partie par la fin des aides Covid et un durcissement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) depuis juillet 2022. Ces facteurs ont contribué à un ralentissement général de l'économie, affectant les perspectives d'embauche. De plus, le gouvernement a progressivement réduit les aides à l'apprentissage, un levier qui avait été fortement sollicité lors de la relance économique.

Un autre facteur influençant le marché de l'emploi français est la réforme controversée des retraites. L'entrée en vigueur du recul de l'âge de la retraite de 62 à 64 ans a augmenté la population active, ajoutant ainsi de nombreux seniors aux statistiques de Pôle emploi et du chômage. De plus, l'inclusion prochaine des bénéficiaires du RSA dans les fichiers de France Travail pourrait également influer sur le taux de chômage.

Entre une croissance stagnante, des réformes structurelles difficiles et un environnement économique mondial incertain, les défis pour maintenir, voire atteindre le plein emploi sont donc considérables.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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