Hausse des frais bancaires en 2026 : combien allez-vous payer ?

À l’aube de 2026, les frais bancaires en France vont encore augmenter, selon les dernières grilles tarifaires des établissements et les études sectorielles, pesant sur le budget des millions de clients des banques traditionnelles.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
By Rédaction Published on 13 décembre 2025 18h08
frais bancaires
Hausse des frais bancaires en 2026 : combien allez-vous payer ? - © Economie Matin
5 €Un virement SEPA occasionnel réalisé avec l’aide d’un conseiller coûtera 5 euros contre 4 euros auparavant.

Le jeudi 11 décembre 2025, l’ensemble des acteurs financiers confirme une nouvelle étape dans la progression des frais bancaires à partir de 2026, alors que le pouvoir d’achat des ménages reste sous pression. L’anticipation des tarifs des services bancaires et des motifs de leur hausse devient essentielle pour les clients.

Les nouvelles grilles tarifaires bancaires pour 2026

D’ores et déjà consultables, les brochures tarifaires publiées par plusieurs grandes banques françaises révèlent des hausses marquées sur des services quotidiens, parfois bien supérieures à l’inflation. Chez BNP Paribas, l’un des leaders du secteur, les frais bancaires appliqués aux retraits effectués dans un distributeur d’une autre banque — appelés « retraits déplacés » — passeront de 1,00 euro à 1,20 euro en 2026, soit une progression de 20 %, sur une opération très fréquente pour les clients situés dans des zones où les distributeurs de leur propre banque sont rares.

Les opérations assistées en agence subiront également des hausses significatives : un virement SEPA occasionnel réalisé avec l’aide d’un conseiller coûtera 5 euros contre 4 euros auparavant, soit une augmentation de 25 %, et l’instauration d’une ligne tarifaire désormais facturée à 5 euros pour un virement permanent accentue la tendance à la hausse. La tarification des moyens de paiement n’est pas en reste. Toujours selon les documents de BNP Paribas, le prix du chèque de banque grimpera à 15 euros en 2026 contre 9,90 euros en 2025, soit une hausse de plus de 50 %. De même, l’offre groupée comprenant une carte Visa Classic passerait de 88,68 euros à 96 euros par an.

Chez CIC, l’évolution des frais bancaires reste plus modérée mais encore notable. La tenue de compte mensuelle progresse de 2,20 euros à 2,25 euros (+2,27 %), et le forfait d’alertes SMS augmente de 1,70 euros à 1,75 euros par mois (+2,94 %). Ces ajustements, bien que parfois modestes sur une ligne tarifaire isolée, s’additionnent et contribuent à faire grimper le total annuel des frais bancaires pour de nombreux clients. Chez CIC, par exemple, la réédition d’un code confidentiel passera de 10 euros à 10,80 euros, et la carte Visa Classic évoluera de 47 à 48 euros par an.

Une hausse moyenne qui masque de fortes disparités

Au niveau national, l’Observatoire des tarifs bancaires (OTB), instance rattachée au Comité consultatif du secteur financier, anticipe une progression moyenne des frais bancaires d’environ 1 % en 2026. Cette hausse semble modérée, mais elle masque d’importantes disparités entre établissements et profils de clients. Selon l’étude du comparateur Panorabanques réalisée pour Le Monde, les tarifs des banques de réseau devraient augmenter en moyenne de 2,4 % sur un an en 2026, chiffre significativement supérieur à l’inflation prévue autour de 1 % en France.

Cette discordance entre la hausse moyenne et les augmentations observées sur certaines lignes tient à la présence de services fortement pressurisés (tenue de compte, retraits déplacés, opérations en agence), alors que d’autres restent stables ou évoluent faiblement. D’autre part, les profils de consommation — jeune, classique ou premium — influencent fortement la facture finale : selon l’étude, les coûts annuels moyens des frais bancaires varient désormais entre 29,60 euros et 258,20 euros, suivant le type d’usage et la banque choisie.

Pourquoi les frais bancaires continuent d’augmenter ?

Plusieurs facteurs économiques et structurels expliquent cette nouvelle étape d’augmentation des frais bancaires en 2026.

1. Délai d’ajustement face à l’inflation

Selon le dernier rapport annuel de l’Observatoire des tarifs bancaires, les services bancaires ont enregistré une progression de 3,1 % entre juin 2024 et juin 2025, alors que l’inflation moyenne n’était que d’environ 1 % sur la même période dans l’ensemble de l’économie.

Cette hausse différée par rapport à l’inflation montre que les banques ont absorbé une partie de l’augmentation de leurs charges pendant les périodes de forte inflation, puis répercuté ces contraintes sur les clients.

2. Pression sur les coûts opérationnels

Les établissements de crédit expliquent que la progression des coûts liés aux systèmes informatiques, à la sécurité des données et à la conformité réglementaire pèse sur leurs marges, les incitant à ajuster leurs tarifs. Selon la Fédération bancaire française, les investissements dans les technologies et la gestion des ressources humaines ont augmenté significativement ces dernières années.

La digitalisation des services bancaires ne se traduit pas nécessairement par une réduction automatique des frais bancaires pour les utilisateurs. Elle engendre aussi des coûts de développement, d’entretien et d’adaptation à des normes de sécurité et de conformité toujours plus strictes.

3. Structure tarifaire plus complexe

L’augmentation de certains frais bancaires s’explique aussi par la structure même des tarifications. Les établissements facturent désormais davantage de services distincts (alertes SMS, opérations en agence, virements assistés, etc.), multipliant ainsi les lignes de facturation. Cette fragmentation contribue à une augmentation apparente des coûts, même si chaque ligne évolue modestement.

4. Disparités entre banques en ligne et réseaux traditionnels

Les banques 100 % en ligne ou néobanques restent les plus attractives sur le plan tarifaire, avec des frais annuels souvent très bas — parfois moins de 5 euros — pour les services de base, tandis que les réseaux historiques continuent de relever leurs frais bancaires sur les opérations traditionnelles.

Cette situation accroît l’écart entre les profils de clients. Ceux qui utilisent principalement des services numériques et automatisés paient moins, tandis que les clients attachés à la relation humaine et aux services en agence voient leur facture grimper.

Impact économique pour les banques et pour les clients

L’augmentation des frais bancaires a des conséquences à plusieurs niveaux. Du côté des banques, ces hausses tarifaires constituent une source de revenus indispensable pour financer leurs activités, investir dans la conformité et les nouvelles technologies, et maintenir leur rentabilité face à un environnement économique incertain. Pour les clients, en revanche, la multiplication des frais bancaires représente un coût croissant qui réduit le pouvoir d’achat, particulièrement pour les foyers modestes ou les personnes dépendant de services en agence. La hausse des frais de tenue de compte, par exemple, pèse directement sur le budget des ménages à revenus moyens ou faibles.

Les associations de consommateurs dénoncent également la complexité des brochures tarifaires et le manque de transparence qui entourent ces évolutions. Elles insistent sur la nécessité de comparer régulièrement les tarifs bancaires et d’informer les clients des alternatives moins coûteuses. Enfin, l’augmentation des frais bancaires pourrait accentuer le recours des clients aux banques en ligne ou à des alternatives numériques, un mouvement déjà observé ces dernières années, rendant le paysage bancaire encore plus concurrentiel.

No comment on «Hausse des frais bancaires en 2026 : combien allez-vous payer ?»

Leave a comment

* Required fields