Le Ghana, deuxième producteur mondial de cacao, a officialisé, le 4 août, une hausse spectaculaire du prix payé aux cultivateurs. Alors que les tensions persistent sur l’approvisionnement, cette mesure pourrait nourrir une nouvelle flambée des prix du chocolat, au détriment des consommateurs européens.
Le prix du chocolat menace de repartir à la hausse après la décision du Ghana

Le Ghana augmente de 62 % le prix du cacao : vers une réaction en chaîne
C’est une annonce qui n’est pas passée inaperçue dans le monde agricole. Le lundi 4 août, le gouvernement ghanéen a décidé d’élever le prix bord-champ du cacao de 3 100 dollars à 5 040 dollars la tonne, soit un bond de 62,58 %, équivalant à environ 4 353 euros. Cette revalorisation vise à soutenir les planteurs locaux, souvent marginalisés par des revenus instables.
« Le planteur de cacao reste un pilier essentiel de notre économie. Ce gouvernement est déterminé à faire en sorte qu’il bénéficie pleinement des gains réalisés », a déclaré Cassiel Ato Forson, ministre des Finances du Ghana, dans une déclaration relayée par TF1 Info.
La Côte d’Ivoire sous pression, le marché du cacao en déséquilibre
La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, pourrait être contrainte de s’aligner. Actuellement, les planteurs ivoiriens sont rémunérés 1 500 francs CFA le kilo, soit environ 2 073 euros la tonne. Un écart tarifaire qui relance le risque de contrebande transfrontalière, un phénomène déjà responsable de plusieurs centaines de milliers de tonnes détournées au cours de la saison 2023–2024.
Selon Reuters, les récoltes ivoiriennes sont fragilisées par un déficit pluviométrique important entre avril et juillet, compromettant la récolte principale attendue pour octobre. En parallèle, les plantations vieillissantes et la pression des parasites exacerbent les vulnérabilités structurelles.
Vers un prix mondial du chocolat sous tension
Les effets sur le consommateur pourraient être directs. Le cours du cacao a atteint un record de plus de 10 000 dollars la tonne au printemps 2024, avant de se stabiliser autour de 8 000–9 000 dollars début 2025. La situation reste incertaine.
Le prix FOB (franco à bord), indicateur clé des exportations, oscille aujourd’hui autour de 7 200 dollars la tonne, selon le ministre ghanéen, une moyenne entre les anciens contrats et les prévisions pour 2025–2026. Les contrôles internes des prix ne suffisent plus à protéger les revenus agricoles face à un marché globalement haussier.
