Proton, l’entreprise suisse déjà connue pour ses services chiffrés (VPN, mail, cloud), vient de dévoiler un outil stratégique : Proton Authenticator. Cette nouvelle application de double authentification gratuite marque une étape supplémentaire dans sa lutte contre l’hégémonie des grandes plateformes numériques, notamment Google. Lancée officiellement le 31 juillet 2025, elle s’intègre dans un écosystème cohérent et sécurisé qui ne cesse de s’étoffer.
Le suisse Proton veut enterrer Google Authenticator avec sa nouvelle application
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Published on 31 juillet 2025 18h30
Pourquoi Proton veut tuer Google Authenticator
La double authentification (2FA) repose sur un principe simple : ajouter un deuxième facteur à votre connexion, généralement sous forme d’un code temporaire généré localement. Le protocole utilisé, le TOTP (Time-based One-Time Password), est ouvert, mais son implémentation peut varier. Proton l’a compris, la force ne réside pas dans la technologie elle-même, mais dans son exécution. Contrairement à Google Authenticator, qui reste lié à l’univers Google et ne propose ni chiffrement bout en bout ni synchronisation multiplateforme, Proton Authenticator coche toutes les cases de la sécurité moderne.
Elle chiffre vos jetons localement, les synchronise entre vos appareils (Windows, Mac, Linux, Android, iOS) et permet une sauvegarde automatique. Un changement d'appareil ? La restauration est immédiate, sans aide extérieure. Selon Clubic : « Les jetons sont chiffrés de bout en bout, uniquement lisibles sur l'appareil de l'utilisateur. »
Une suite cohérente : SimpleLogin, Proton Pass, maintenant Authenticator
Le lancement de Proton Authenticator ne tombe pas du ciel. Il fait suite au rachat de SimpleLogin, qui permet de masquer ses adresses email avec des alias dynamiques, et à Proton Pass, gestionnaire de mots de passe chiffré. L’ensemble forme une suite logicielle cohérente, indépendante, sans publicité ni traqueur. Une rareté dans le secteur. Cassim Montilla, dans Frandroid, souligne : « Proton propose cette application en open source et promet de n’y avoir mis aucun traqueur ou publicité bien que l’application soit totalement gratuite. »
Ce positionnement tranche radicalement avec les politiques des solutions concurrentes issues des GAFAM. Là où Google ou Microsoft cherchent l’intégration verticale, Proton opte pour l’indépendance fonctionnelle et la transparence du code. L’utilisateur reste maître de ses données.
Le pari open source, un choix stratégique
Outre ses qualités techniques, Proton Authenticator repose sur un choix fondamental : l’ouverture du code. Ce choix facilite les audits de sécurité et renforce la confiance dans une époque marquée par la méfiance numérique. À l’inverse, Google Authenticator n’a ouvert son code partiellement qu’en 2023, sans fournir de documentation exhaustive ni engagements forts sur la confidentialité. À ce sujet, Clubic rappelle que « le code source est ouvert et autorise donc des audits communautaires ».
Le lancement de Proton Authenticator ne se contente pas de compléter une offre. Il s’inscrit dans une stratégie globale visant à proposer une alternative crédible à l’écosystème numérique des grandes entreprises américaines. À terme, Proton pourrait devenir un point d’entrée central pour tous les usages numériques sensibles : emails, mots de passe, fichiers, navigation, et désormais… authentification. À une époque où les menaces numériques se multiplient, SIM swap, fuites massives, vols d’identifiants, cette application pourrait bien devenir un standard. Et forcer Google à revoir sa copie.