JO 2024 : les étudiants contestent la réquisition de logements

Face à la réquisition de 3.263 logements pour les JO de Paris 2024, les étudiants, soutenus par le collectif « La Rescrous », manifestent et saisissent la justice.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 8 avril 2024 à 11h41
Jeux olympiques logement étudiant
3.2633.263 logements en résidences étudiantes seront mis à disposition du personnel des Jeux olympiques.

Réquisitions de logements étudiants : un collectif a été créé

À l'approche des Jeux olympiques de Paris 2024, une vague de mécontentement s'empare des étudiants dont les résidences sont réquisitionnées. Près d'une centaine d'entre eux se sont rassemblés le samedi 6 avril 2024 devant le ministère des Sports, exprimant leur désarroi face à une situation jugée précaire. Leurs logements, gérés par le CROUS, doivent accueillir du personnel dédié à l'événement, plongeant ainsi environ 3.000 étudiants dans l'incertitude. Ces derniers, appelés à déménager dans moins de trois mois, critiquent un manque d'informations claires sur leur futur relogement.

Sous la bannière du collectif « La Rescrous » et soutenus par divers syndicats étudiants, ces jeunes dénoncent une réquisition qu'ils considèrent injuste. Avec 3.263 logements concernés à Paris, Créteil et Versailles, la mesure validée fin 2023 par le Conseil d'État vise à loger personnellement soignant, forces de l'ordre et pompiers durant les Jeux. En dépit des promesses d'indemnisation et de billets offerts pour les compétitions, la grogne étudiante pointe un problème plus profond : celui de l'accès au logement et de la considération de leurs besoins spécifiques durant cette période.

Les syndicats étudiants ont saisi les tribunaux

Les pouvoirs publics et le CROUS mettent en avant le fait que 30% des chambres dans les résidences étudiantes seraient inoccupées chaque été, justifiant ainsi la réquisition. Toutefois, les étudiants concernés, dont certains travaillent et ont des engagements professionnels durant cette période, se voient contraints à un déménagement précipité et mal organisé. L'offre de relogement semble ne pas suffire à apaiser les tensions, d'autant plus que 61% des étudiants ont exprimé le souhait d'être relogés, et une majorité souhaite retourner dans leur logement d'origine après les jeux.

L'initiative de reconvertir des logements du village olympique et des médias en résidences étudiantes une fois les Jeux olympiques terminées semble une maigre consolation pour ceux qui doivent quitter leur chez-eux. Les étudiants déplacent leur lutte sur le terrain judiciaire, espérant une issue favorable à leurs recours. Cette situation met en lumière la difficile conciliation entre les impératifs d'un événement d'envergure internationale et le maintien du logement étudiant, grand acquis social français.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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1 commentaire on «JO 2024 : les étudiants contestent la réquisition de logements»

  • Foutez-moi toutes ses feignasses en camp de travail non didiou !

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