Se lever trois minutes toutes les trente minutes : la nouvelle règle d’or pour votre santé

Marcher trois minutes toutes les trente minutes : une simple habitude, mais un geste vital selon l’Anses. L’agence sanitaire française revoit à la hausse ses exigences contre la sédentarité, après avoir analysé 76 études scientifiques.

Stephanie Haerts
By Stéphanie Haerts Published on 9 octobre 2025 10h00
Se lever trois minutes toutes les trente minutes : la nouvelle règle d’or pour votre santé
Se lever trois minutes toutes les trente minutes : la nouvelle règle d’or pour votre santé - © Economie Matin

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a dévoilé, mercredi 8 octobre, de nouvelles recommandations destinées à réduire les risques liés à la sédentarité. L’organisme préconise désormais de se lever et de marcher trois à cinq minutes toutes les trente minutes. Un rythme bien plus exigeant que les précédentes consignes de 2016, qui conseillaient de bouger toutes les 90 à 120 minutes. Ces nouvelles préconisations, fondées sur 76 études scientifiques publiées entre 2016 et avril 2025, replacent la santé au cœur de la lutte contre l’inactivité quotidienne.

Une pause régulière, un enjeu vital pour la santé

L’avis de l’Anses, publié le 8 octobre, alerte : la sédentarité n’est plus un simple risque comportemental mais un facteur de maladie chronique au même titre que le tabagisme ou une alimentation déséquilibrée. L’agence invite chaque adulte à interrompre toute période assise d’au moins trente minutes par une activité mobilisant la motricité, comme se lever pour marcher quelques minutes. En 2016, la coupure minimale conseillée n’était que de 90 à 120 minutes.

Pour Irène Margaritis, cheffe de l’unité nutrition à l’Anses, citée par TF1 Info : « il ne suffit pas de se lever, de faire un tour du bureau et de se rasseoir : la rupture de sédentarité doit durer trois à cinq minutes et mobiliser suffisamment la motricité, comme avec une marche rapide ». Ces pauses actives, d’intensité faible à modérée, améliorent la régulation de la glycémie, de l’insuline et de la pression artérielle. L’agence insiste également sur l’universalité de la mesure : salariés de bureau, télétravailleurs, étudiants ou retraités sont tous concernés. Plus la durée des périodes assises est longue, plus les risques augmentent, prévient l’Anses.

Sept heures assis par jour : le nouveau mal silencieux

Les Français passent en moyenne sept heures par jour assis, selon Le Monde, et près de 38 % d’entre eux dépassent huit heures. Ce chiffre, déjà alarmant, s’accompagne d’un autre constat : 95 % des adultes ne respectent pas les recommandations d’activité physique, d’après France Info. Les conséquences sur la santé sont documentées : rester assis plus de 30 minutes augmente significativement les risques de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires, selon l’Anses.

Chez les personnes restant assises plus de neuf heures par jour, le risque de mortalité prématurée grimpe de 30 %. Ces chiffres traduisent un enjeu majeur de santé publique. Pour les enfants et adolescents, l’agence recommande des pauses encore plus dynamiques : trois minutes d’intensité élevée toutes les demi-heures, via des jeux ou exercices moteurs. Cette stratégie vise à contrer dès le plus jeune âge les effets d’un mode de vie trop statique.

« Dix mille pas et plus » : l’heure de la révision

L’angle de cette mise à jour ne se limite pas à la simple interruption du temps assis. Il s’inscrit dans une analyse plus large du mouvement quotidien. Comme le souligne Le Monde, ces recommandations s’inscrivent dans la logique de « Dix mille pas et plus », désormais jugée insuffisante pour compenser les effets d’une position assise prolongée. Marcher beaucoup ne protège pas si l’on reste inactif le reste du temps.

L’Anses met ainsi fin à une vision cumulative de l’activité. La santé dépend non seulement de la quantité de mouvement global, mais aussi de sa répartition dans la journée. Au-delà des bénéfices physiologiques, cette régularité pourrait avoir un impact économique. La sédentarité accroît les arrêts maladie et réduit la productivité, avec un coût potentiel de plusieurs milliards d’euros par an pour la collectivité. L’Anses entend donc placer la rupture de sédentarité au centre des politiques de prévention.

Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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